Les résultats de l'étude sur les causes de prolifération du cancer du sein dans la société algérienne seront annoncés en juin. Selon les statistiques nationales, plus de 42.000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés annuellement. La prolifération de cette maladie dans la société algérienne a poussé les institutions publiques à élaborer une étude durant cinq années pour cerner les causes de sa propagation. Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a fait savoir ce jeudi que les résultats de cette étude seront annoncés au premier séminaire international sur le cancer qu'abritera Sétif en juin 2018. Lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) sur les causes de la propagation du cancer du sein, le ministre a souligné que cette étude a été réalisée par des chercheurs algériens et étrangers entre 2011 et 2016. S'agissant des causes de la prévalence de la maladie dans la wilaya de Sétif, Hasbellaoui a fait savoir que «la wilaya n'est pas classée en tête de liste au niveau national», expliquant que cette croyance était due au «développement des moyens de dépistage et à la précision du registre du cancer concernant cette région et considéré comme le plus ancien du fait qu'il remonte à trente ans». Il a, par la suite, imputé la prolifération du cancer en Algérie à l'instar des autres pays à la «pollution de l'environnement, au tabagisme, au changement du mode de vie et à la vieillesse». Rappelant les statistiques de 2015 qui ont fait état de 42.700 nouveaux cas par an, le ministre a estimé que ce taux était «inférieur aux taux enregistrés dans les pays développés qui varient entre 300 à 400 cas pour 100.000 habitants». Dans le cadre de la lutte contre le cancer du sein, le premier responsable du secteur a évoqué le Plan national de lutte contre le cancer (2015-2019), ainsi que le plan quinquennal qui traite des aspects relatifs à la prévention, à l'examen et au traitement, rappelant que l'Etat avait «mobilisé tous les moyens matériels et humains» pour faire face à cette maladie. Pour ce qui est des moyens de prise en charge des malades, le premier responsable du secteur a affirmé que les conditions adéquates ont été assurées pour améliorer les soins (médicaments, chimiothérapie et radiologie), rappelant les services et les centres ayant bénéficié de ces moyens, outre le budget consacré par la pharmacie centrale aux hôpitaux à cet effet, qui, a-t-il dit, a été quintuplé. Le coordinateur du plan national de lutte contre le cancer, le professeur Messaoud Zitouni, avait indiqué précédemment que l'Algérie enregistre chaque année 12.000 nouveaux cas de cancer du sein. Cette maladie est prise en charge par la prévention et le dépistage précoce, ainsi que la maîtrise des méthodes de traitement moderne à base de radiothérapie et chirurgie de pointe. Le Plan national anti-cancer a retenu des zones pilotes pour le dépistage et lancé une campagne de dépistage du cancer du sein. Il s'agit de Tlemcen/Maghnia pour la région ouest, Alger/Tipasa pour le centre, Constantine/Jijel pour l'Est et Laghouat pour le sud. La campagne de dépistage sera menée par des spécialistes formés pour effectuer cette opération selon un protocole standard mis en place par un comité d'experts, et ciblera les femmes âgées entre 45 et 65 ans. Parmi les pays en développement, l'Algérie est la seule à avoir démarré un tel dépistage, avec des centres qui sont équipés des moyens nécessaires et dotés de radiologues formés à cet effet. Pour venir au bout de cette maladie, le Fonds national de lutte contre le cancer a été réactivé par les services publics. Un arrêté interministériel Santé-Finances a été, à cet effet, signé pour que ce fonds, doté de 40 milliards de dinars, puisse profiter aux campagnes de prévention contre cette pathologie lourde. Depuis 2014, l'Etat a mobilisé une enveloppe de près de 200 milliards de dinars pour réaliser les objectifs du Plan anti-cancer. Un montant de 180 milliards de DA a été affecté à ce plan anti-cancer auquel s'ajoute un fonds national initialement doté de 24 milliards de DA et dont le montant atteint actuellement plus de 30 milliards de DA. Mais il faut signaler que les hôpitaux publics sont dépassés par l'afflux de patientes atteintes de cancer du sein. L'apport du secteur privé est à saluer.