En juin 2018 seront annoncés les résultats d'une étude qui a été menée entre 2011 et 2016 par des chercheurs algériens et étrangers, a déclaré le ministre de la Santé. L'annonce des résultats, d'une valeur capitale, se fera au cours du premier séminaire international sur le cancer qui aura lieu à Sétif, en juin prochain. Lesdits résultats seront une base précieuse pour déterminer un tableau de bord et affiner la stratégie de lutte contre la propagation du cancer du sein en Algérie. Ils permettront de cibler encore mieux les actions à entreprendre et serviront également à affiner l'allocation des budgets. Et comme ils traitent des causes de prolifération du cancer du sein, ils permettront de travailler en amont afin d'éviter des cas de cancer et ainsi sauver des vies bien avant que celles-ci ne soient en danger. Ainsi, l'Etat ne ménage pas ses efforts pour lutter contre cette maladie meurtrière en mobilisant «tous les moyens matériels et humains», a déclaré le ministre. Efforts qui consistent en un Plan national de lutte contre le cancer 2015-2019, dont le budget est de 180 milliards de dinars, ainsi que d'un plan quinquennal traitant de la prévention, de l'examen et du traitement des patients atteints de cancer. De plus, le premier responsable du secteur nous apprend l'existence d'un programme relatif à la lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles, ainsi que la constitution d'un réseau national d'observation à travers chaque wilaya. Ces mesures vont dans le sillage des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, et permettront de renforcer les moyens de prévention, à l'image des campagnes de dépistage précoce et de sensibilisation au cancer du sein et au cancer colorectal. Ces campagnes sont souvent effectuées dans des wilayas pilotes avant d'être généralisées à l'ensemble du territoire national d'ici la fin de l'année. Surtout que les chiffres sont en progression. Il y a eu 42 700 cas de cancer diagnostiqués en 2015, selon l'Institut national de santé publique (Insp), dont 11 000 cas de cancer du sein. Il est projeté à l'horizon 2025 le diagnostic de 61 000 nouveaux cas de cancer annuellement. La prise en charge des patients n'est pas en reste, à l'instar des centres anticancer (CAC) qui se multiplient. On comptera 17 centres publics de lutte contre le cancer à la fin 2018, contre seulement 4 en 2013. Le nombre d'appareils de radiothérapie, extrêmement coûteux, s'établit à 36 en 2017, dont 26 dans le secteur public, ce qui réduit drastiquement le délai d'obtention d'un rendez-vous pour une radiothérapie. On en comptait seulement 7 en 2013, et les délais pouvaient aller jusqu'à 2 ans... Aujourd'hui, il est devenu possible d'obtenir un rendez-vous en moins de deux mois. Le budget alloué par la Pharmacie centrale aux hôpitaux a quintuplé, afin d'améliorer les soins. Ce budget sert à améliorer la disponibilité des médicaments, de la chimiothérapie ainsi que de la radiothérapie. Un pas de géant qu'a effectué l'Algérie dans le traitement du cancer en à peine 5 ans. Comme le dit si bien l'adage, «mieux vaut prévenir que guérir.» Quels que soient les coûts de la prévention, ils seront toujours inférieurs à ceux du traitement, tant le coût financier et social du cancer est élevé.