L'Algérie vit depuis mercredi au rythme du mois du patrimoine. Tout le monde connaît la valeur de ce patrimoine. Des efforts sont réalisés depuis quelques années, mais est-ce suffisant ? On sait bien que le patrimoine matériel et immatériel de l'Algérie est riche et qu'on doit tout faire pour le conserver et le valoriser. On en parle chaque année à l'occasion du mois qui lui est consacré et même en cours d'année, mais ce patrimoine est-il sécurisé ? Est-il valorisé ? Beaucoup de questions sont à poser à ce sujet. Durant le mois du patrimoine qui se tient chaque année du 18 avril au 18 mai, l'Algérie, ses musées, ses sites archéologiques et lieux importants vivent dans l'ambiance du mois du patrimoine. C'est l'occasion pour les enfants, jeunes et moins jeunes, de découvrir ou redécouvrir les musées nationaux et locaux et tous les lieux permettant de connaître ce que cache l'Algérie comme sites historiques, œuvres de valeur, statues mais aussi des œuvres immatérielles, c'est-à-dire des textes de poésie, des chansons de notre patrimoine enregistrées ou chantées par les vieilles femmes de nos villages qui gardent encore une bonne mémoire. Les enfants mais aussi les grands pourraient avoir l'occasion durant ce mois d'écouter des contes d'autrefois ou redécouvrir certains jeux disparus ou en voie de disparition comme Yedes, Sig, El Kherbga ou Qrida. C'est aussi l'occasion de visiter certains lieux archéologiques, des monuments et des sites. Intéresser les écoliers Ce mois dont le ministère de la culture donne l'importance qui lui revient est une nouvelle occasion de penser à la valorisation de notre patrimoine et sa protection. C'est aussi l'occasion de se consulter pour trouver les méthodes et moyens d'attirer les écoliers, lycéens, étudiants, les petits et les grands vers les musées et sites historiques. Durant ce mois, on pourrait aussi revoir la gestion des musées qui ferment entre midi et 13 h et où l'ambiance est parfois semblable à celle d'un cimetière. On pourrait penser à y organiser des activités, notamment des conférences et des expositions. Il faut reconnaître qu'un grand travail de sécurisation du patrimoine a été réalisé ces dernières années, avec notamment la participation des services de la gendarmerie, de la douane et de la police. Des milliers de pièces archéologiques dont certaines de très grande valeur ont été récupérées ces dix dernières années par les services sécuritaires et remises aux musées. Le patrimoine n'est pas seulement les pièces archéologiques, ce sont aussi les sites historiques et touristiques tels que Bordj Ettork à Tamentfoust, les ruines de Timgad, la bibliothèque des manuscrits de Timentit dans la wilaya d'Adrar et le tombeau de la chrétienne de Tipasa. Ce mois est l'occasion de se poser des questions sur l'abandon de certains sites comme ceux qui se trouvent à Cherchell, notamment le théâtre antique de la rue Youcef Khodja qui a été ouvert cette semaine, mais qui n'attire personne à cause du manque de communication et l'absence d'activité sur les lieux. Il faut se poser aussi la question sur le site de Tipasa qui attirait autrefois des centaines de touristes par jour et qui se retrouve aujourd'hui vide. C'est vrai que les effets du terrorisme y sont pour quelque chose, mais on doit rattraper le retard et ramener les visiteurs. Les moyens existent. Même les musées de cette ville n'attirent plus les gens comme autrefois. Il est temps de relancer les visites pour écoliers et touristes au niveau de ces sites. On devrait organiser ces visites au niveau de tous les sites et musées comme celui du palais du Bey à Constantine, Santa Cruz à Oran et St Augustin à Annaba. Des maisons à classer Le ministère de la culture devrait aussi penser à ces maisons appartenant à des privés qui devraient être classées patrimoine national. Il y a plus d'une année, un hammam qui aurait pu être classé a été démoli à Blida par son nouveau propriétaire sans que personne ne réagisse. Des maisons telles que celle du grand compositeur Mohamed Iguerbouchene ou celle de Messali Hadj qui se trouvent à Bouzareah pourraient aussi être classées et protégées, même si elles appartiennent à des privés. Pour le patrimoine immatériel, il y a un travail qui se fait depuis deux décennies. L'ONDA a réussi à récupérer d'anciens poèmes de melhoun. Les associations culturelles pourraient aussi agir. Des textes inédits se trouvent dans des bibliothèques étatiques et privées mais aussi dans les zaouias. Le ministère de la culture fait un bon travail dans ce sens. On devrait aussi encourager les associations pour protéger notre patrimoine. Bari Stambouli download free betheme