La manifestation liée au mois du patrimoine a été brouillée durant ses deux premières semaines par le politique à cause des élections législatives mais il n'est pas trop tard pour remettre en valeur certains sites et musées. L'Algérie regorge de sites et musées à visiter mais ignorés durant toute l'année à cause du manque d'information et des gestionnaires qui manquent parfois d'idées pour attirer les visiteurs. Certains petits musées tels que celui de Lalla Fatma N'soumer à Tablat et le musée communal de Djelfa sont dotés de tout mais sont ignorés. Inauguré par l'ancienne ministre Khalida Toumi, le musée consacré à la moudjahida Lalla Fatma N' soumer est un véritable joyau pouvant devenir un lieu de pèlerinage et une source de revenus pour l' apc de Aïssaouia, entre Tablat et Médéa. Situé à côté du cimetière où était enterrée Lalla Fatma N'soumer, avant son transfert vers le musée du Bardo à Alger, le lieu est très calme car se trouvant dans une clairière de la commune d'Aïssaouia, à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Tablat. La zaouïa où s'était réfugiée la grande moudjahida, qui combattait aux côtés de Boubeghla, le célèbre chef qui a été parmi les premiers à prendre les armes contre l'occupant français. Un lieu historique A peine passé le seuil de la première salle, des voix unies de talebs retentissent en lisant des versets du noble Coran pour rappeler l'ambiance religieuse qui régnait autrefois en ce lieu sacré. En effet, ce sont des mannequins de talebs qui accueillent les visiteurs. Dans le deuxième stand, on voit Boubeghla debout devant Lalla Fatma qui aurait refusé la demande en mariage de ce chef qui faisait trembler les généraux français de l'époque. Dans une autre salle, on retrouvera ces généraux, notamment Randon, Mac-Mahon et Bugeaud autour d'une table pour planifier des attaques pour continuer leur invasion après leur arrivée en Algérie. Il faut dire que les architectes et tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce musée ont fait un travail remarquable. Les costumes et les mannequins de Boubeghla, l'Emir Abdelkader, Lalla Fatma et des généraux français ont été très bien conçus. Dans la dernière salle, on voit Lalla Fatma alitée, pour rappeler ses dernières heures où elle aurait été empoisonnée. A Djelfa, le petit musée communal pourrait être un lieu très attractif pour les Algériens et les touristes. Dans le hall, une tente est dressée pour nous plonger dans la vie bédouine de Djelfa. Divers objets tel que le Rha (moulin de pierre), qui servait autrefois à moudre le blé et l'orge, la chekoua (peau de chèvre) pour préparer le petit-lait tout en extrayant le beurre, et Mehrez (mortier en pierre). On y trouve un Mensedj (métier à tisser) et des burnous tissés en laine et en waber (poils de chameau). Dans l'espace réservé à la préhistoire, des armes millénaires sont exposées, notamment les fléchettes en os et en pierre. On reconnaît le stand de la civilisation ottomane et ses fusils décorés par de jolis dessins. Des jarres ornent l'espace de l'époque romaine. Dans la grotte traditionnelle de Djelfa, le visiteur se retrouve dans une maison bédouine recouverte d'un grand tapis tissé. Dans un coin, on remarque une marmite en terre cuite posée sur un feu de bois tout le temps allumé alors que la Chekoua qui sert à préparer le Lben (petit-lait) est posée dans l'autre coin. On découvre également un four traditionnel pour la fabrication de l'huile de cade (Qetran). Manque d'information Le visiteur pourra faire connaissance avec les jeux traditionnels tels que la Kherbga (jeu algérien ressemblant au Go), le Sig qui se joue avec des morceaux de roseau, la Zlibha ou Hniech (jouée avec 3 pierres pour chaque joueur) et la Tellouma, l'ancêtre du golf. Des plantes médicinales de la région de Djelfa, des couffins et des chapeaux en alfa sont également exposés dans un espace où l'on trouve également d'autres produits artisanaux. Le musée est également doté d'une salle d'exposition d'affiches retraçant les différentes étapes de l'histoire de la région. Bien qu'il soit petit, ce musée communal est l'un des mieux équipés et mieux décorés d'Algérie. Les ministères de la Culture et du Tourisme sont appelés à organiser des excursions et y inclure des visites au niveau de ces musées. Les chaînes de télévision pourraient, également, leur consacrer des documentaires.