Après la victoire de sa liste à l'élection d'une nouvelle instance présidentielle, lors du congrès extraordinaire du 20 avril dernier, Ali Laskri, le nouvel homme fort du FFS, s'engage à remettre le parti à ses vrais militants. «Nous veillerons à restituer le parti à ses militants dans toutes les structures et dans son mode de fonctionnement. Pour corriger les dysfonctionnements, nous procéderons chaque fois que de besoin à un assainissement démocratique», a-t-il déclaré, hier, à l'occasion d'une conférence de presse animée au siège de sa formation. Cependant, le conférencier refuse de parler d'un cabinet noir qui gérait les affaires du parti et dément toute intention de régler des comptes avec ses adversaires à travers une purge dans les jours à venir. Mais il a annoncé des changements au niveau des structures de base et du secrétariat national dans la perspective de préparer le prochain congrès ordinaire prévu au premier trimestre de 2019. Etant démissionnaire de l'Instance, ce qui a provoqué le congrès extraordinaire, M. Laskri qui est sorti vainqueur du bras de fer avec le clan des Baloul, s'est imposé comme le maître à bord du parti. D'ailleurs, en l'absence de Mohand Amokrane Chérifi qui serait en mission à l'étranger, Ali Laskri a animé tout seul la conférence d'hier. Les autres membres de l'Instance présidentielle, à savoir Brahim Meziani, Sofiane Chioukh et Hayat Taiati, n'ont pris la parole à aucun moment. Il s'est félicité de la réussite des travaux du congrès extraordinaire et son déroulement dans un climat de démocratie ainsi que l'élection de sa liste après «une compétition transparente et démocratique entre militants». «Nous venons d'écrire ensemble une nouvelle page de l'histoire de notre parti et de donner une réponse cinglante à ceux qui prédisaient l'implosion de notre parti. Nous sommes sortis vainqueurs de ce congrès, unis et plus forts face aux actions de déstabilisation voire de division initiées voire encouragées de l'extérieur visant à porter préjudice à l'image du parti, aux principes et aux valeurs qu'il représente et à son ancrage dans la société», a-t-il lancé, affirmant que «son combat pour un Etat de droit et pour la démocratie dérangent». Présidentielle : pas à l'ordre du jour Ali Laskri a profité de la tribune pour s'attaquer à ceux qui tentent d'affaiblir son parti à la veille des élections présidentielles de 2019, tout en précisant que ce rendez-vous électoral n'est pas encore à l'ordre du jour du plus vieux parti de l'opposition. «Affaiblir notre parti durant cette période, en véhiculant dans l'opinion l'image d'un FFS en crise, est un objectif prioritaire pour le système afin de nous empêcher d'accompagner politiquement les mouvements sociaux actuels et futurs à l'approche de l'élection présidentielle et de peser sur cette échéance par nos choix politiques pour une alternative démocratique, un processus constituant et une 2ème République», a-t-il soutenu. Cela étant dit, le conférencier a précisé qu'il était prématuré de prendre position sur les prochaines élections présidentielles. «La crise du pays est une crise du système et la solution n'émanera pas d'une élection présidentielle. La question n'est pas encore dans notre agenda», a-t-il expliqué. L'une des priorités du parti, a-t-il affirmé, est l'organisation d'un 6ème Congrès national rassembleur, avec l'implication de tous les militants, leurs structures et leur encadrement, dans toutes les étapes du dispositif de préparation du Congrès. «Nous veillerons avec la plus grande vigilance à assurer l'unité et la stabilité du parti, dont nous sommes garants conformément à nos statuts», a-t-il souligné. Inviolabilité Ainsi, la feuille de route de la nouvelle équipe d'ici le 6ème congrès sera la mise en place du secrétariat national et du comité d'éthique, le renouvellement des fédérations et des sections, le renouvellement des commissions du conseil national, l'organisation de la conférence nationale des élus et l'organisation de la conférence nationale d'audit. Abordant «l'identité» du FFS, le député de Boumerdès qui assure avoir de bonnes relations avec la famille du chef historique du FFS, a insisté sur le fait que «notre ligne politique est inviolable car écrite par le sang de nos martyrs et les sacrifices d'une vie entière de notre feu président, Hocine Ait Ahmed». Il a rappelé que le FFS milite pour l'instauration de l'Etat de droit et de la démocratie, l'élaboration d'une constitution par le peuple et pour le peuple, à travers un processus constituant qui va aboutir à une assemblée nationale constituante en vue de l'avènement d'une deuxième République. Il milite aussi pour le respect des droits de l'Homme et de toutes les libertés individuelles et collectives ainsi que pour la consécration du principe d'égalité et de justice sociale. M. Laskri a réitéré l'initiative du parti visant à reconstruire le consensus national. «Notre combat vise en définitive à substituer au système actuel une alternative démocratique à même de réaliser tous ces objectifs», a-t-il dit.