Ayant préconisé, lors des consultations de 2011, d'entamer les réformes politiques par la révision de la Constitution, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a estimé hier qu'il faut reporter cette révision pour après les élections présidentielles de 2014 considérant dans la foulée que les réformes ont «complètement échoué». Pour Louisa Hanoune qui s'exprimait hier à l'ouverture d'une réunion ordinaire du bureau politique du PT, il est nécessaire voire impératif de reporter la révision constitutionnelle dont la mouture, dit-on, est fin prête, pour après les élections présidentielles prévue en avril 2014. Ceci, juge-t-elle, «pour permettre à toute la classe politique de participer par le biais de leurs propositions» et ainsi asseoir «un nouveau processus institutionnel». Jugeant la situation au sud du pays de «critique», la première responsable du PT estime que les évènements qui ont secoué récemment la ville de Bordj Badji Mokhtar «sont un prolongement de certains différends récurrents au nord du Mali», mais aussi, selon elle, le résultat de diverses formes de fraude qui existent dans la région qui ont, à ses yeux, contribué à l'éclatement de ces évènements. Pour elle, les récentes manifestations de Timiaouine (Adrar), pour «réclamer de l'électricité», confirment que les citoyens ont raison. «C'est leur droit de réclamer leur part de développement», affirme-t-elle, tout en mettant en garde contre le retour des manifestations. «Le retour au calme ne signifie pas qu'il n'y en aura plus de manifestations, car des parties pourraient à nouveau enflammer la région», avertit-elle sans toutefois les désigner. Dans un autre registre, Louisa Hanoune est favorable à un nouveau département ministériel, qui s'occupera de la planification, «au cas où il y aurait remaniement ministériel». Ce département, explique-t-elle, doit ainsi s'occuper des priorités de chaque secteur et de mettre un peu d'ordre et éviter «le chevauchement des prérogatives» entre les différents secteurs. Pour Louisa Hanoune, que le président Abdelaziz Bouteflika se présente pour un 4e mandat ou pas, l'essentiel est de réunir les meilleures conditions pour «traverser cette étape cruciale que vit le pays». Elle appellera ainsi le gouvernement à «généraliser» la règle dite 51/49 à tous les secteurs, accusant dans la foulée l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, d'être impliqué dans ce qu'elle appelle «l'affaire du phosphate», pour avoir annulé en 2001 l'ordonnance de 1966, portant nationalisation des mines. Par contre, elle donnera raison au Premier ministre Abdelmalek Sellal qui appelle à la nécessité de stopper «la fuite des capitaux vers l'étranger». S'agissant enfin de l'actualité internationale, tout en se félicitant de la position algérienne contre une intervention militaire en Syrie, elle dénoncera la Ligue arabe qualifiant sa position de «honteuse», appelant l'Algérie à «geler sa qualité de membre au sein de cette organisation. Elle dira, toujours à propos de la Syrie, que le PT est prêt à s'allier avec les autres partis comme le FLN et le Front de l'Algérie nouvelle (FAN) pour «mobiliser les jeunes Algériens et exprimer ainsi la position du peuple», affirmant que les allégations américaines sur l'utilisation d'armes chimiques par les troupe d'Al Assad «n'arriveront pas à convaincre l'opinion publique».