Les résultats officiels n'ont pas encore été communiqués, mais selon les résultats préliminaires annoncés par des politiciens et des médias libanais, le Hezbollah chiite, allié à la fois au régime iranien et au pouvoir syrien, devrait remporter plus de la moitié des sièges au Parlement. Ce résultat, s'il était confirmé, renforcerait politiquement le Hezbollah, qui obtiendrait une majorité simple au Parlement, composé de 128 sièges. Le nombre de sièges devrait toutefois être insuffisant au Hezbollah pour disposer de la majorité nécessaire au vote des lois majeures – fixée aux deux tiers des sièges – telles que la réforme constitutionnelle. Par ailleurs, le premier ministre Saâd Hariri, soutenu par l'Occident, devrait conserver son poste et former le nouveau gouvernement. Conformément à la répartition confessionnelle des pouvoirs, le premier ministre doit être issu de la communauté sunnite. Une alliance anti-Hezbollah menée par Hariri et soutenue par l'Arabie saoudite avait remporté la majorité au Parlement lors des précédentes élections législatives, en 2009, avant de s'effriter. Le Parlement avait étendu à trois reprises depuis 2009 son propre mandat, dont la durée originelle était de quatre ans.Les Libanais ont voté, dimanche 6 mai, à l'occasion des premières élections législatives depuis neuf ans, après une période marquée par des épisodes de paralysie politique et la guerre en Syrie voisine. Les opérations de dépouillement des voix ont commencé en début de soirée mais les résultats finaux ne devraient pas être connus avant lundi. Malgré les appels à la mobilisation lancés par plusieurs responsables politiques, dont le président Michel Aoun, seuls 49,2% des électeurs (sur les 3,7 millions d'électeurs) ont déposé leur bulletin dans l'urne, contre 54% en 2009, a fait savoir dans la soirée le ministre de l'intérieur, Nohad Machnouk. Cette faible mobilisation a été enregistrée alors qu'une nouvelle loi électorale, basée sur la proportionnelle, a été adoptée l'an dernier et que près de 800 000 nouveaux électeurs étaient éligibles au vote. «Cette loi devait générer un taux de participation plus élevé qu'en 2009», a regretté M. Machnouk. Mais ni les électeurs ni les responsables de bureaux de vote ne sont encore familiers avec cette nouvelle loi, ce qui a largement ralenti le processus de vote. Dans certains bureaux de vote pourtant, les électeurs ont dû patienter plus d'une heure pour voter, ce qui a amené certains responsables politiques à demander un report de l'heure de clôture du scrutin. Des irrégularités dénoncées Sur le terrain, plusieurs irrégularités et infractions ont toutefois été relevées par l'Association libanaise pour des élections démocratiques (LADE). Elle évoque notamment l'usage de couteaux et de bâtons dans une violente bagarre à Zahlé (est), et le passage à tabac d'une candidate dans un bureau de vote situé dans une localité du sud, par des partisans du Hezbollah. L'association a également déploré l'autorisation de vote dans certains bureaux au-delà de 19 heures (18 heures en France), soulignant qu'il s'agit d'une infraction à la loi. En effet, le Hezbollah a réclamé une prolongation de deux heures, qui n'a pas eu lieu. Mais, les électeurs présents à l'intérieur ou dans les environs des bureaux après 19 heures ont été autorisés à voter, avoue le ministère de l'intérieur. Le Hezbollah chiite, allié à la fois au régime iranien et au pouvoir syrien, devrait sortir renforcé du scrutin, qui pourrait ainsi confirmer la prédominance de l'Iran dans la région. Soutenu par l'Occident, le premier ministre Saad Hariri devrait cependant conserver son poste et former le nouveau gouvernement. Plus de la moitié des 128 sièges du Parlement pourraient être remportés par le mouvement chiite libanais, estiment des experts, un total toutefois insuffisant pour obtenir la majorité nécessaire au vote des lois majeures – fixée aux deux tiers des sièges – telles que la réforme constitutionnelle. Une alliance anti-Hezbollah menée par M. Hariri et soutenue par l'Arabie saoudite avait remporté la majorité au Parlement lors des précédentes élections législatives, en 2009, mais celle-ci s'était effritée. Le Parlement devrait réélire à sa tête le représentant de la communauté chiite, Nabih Berri, allié du Hezbollah. Le président libanais, Michel Aoun, chrétien maronite, devra alors désigner comme premier ministre le député sunnite bénéficiant du plus grand nombre de soutiens. Le Courant patriotique libre (CPL) de M. Aoun, le mouvement Amal de M. Berri et le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt devraient se mettre d'accord pour reconduire Saad Hariri à la tête du gouvernement.