A peine annoncée, la session de ‘'rattrapage'' de l'épreuve du DEMS pour les médecins résidents est en passe d'être rejetée par la majorité des concernés. Après sept mois de grève et un bras de fer sans issue, les médecins résidents ne trouvent aucune utilité à céder à ce stade et faire machine arrière. Le mouvement semble d'ailleurs reprendre de plus bel avec les marches pacifiques organisées la semaine dernière dans plusieurs wilayas du pays. Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), a exprimé son « indignation » suite à la décision du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de programmer une session de rattrapage du Diplôme d'études médicales spécialisées du 1erau 19 juillet prochain. Une session qui devait se limiter « à l'origine aux résidents non concernés par la grève ou au petit groupuscule qui a succombé à la maltraitance de la deuxième session », écrit le Camra dans un communiqué rendu public hier. Le comble dans la démarche du département de Tahara Hadjar, dénonce le Collectif, est qu'elle a été décidée « sans respect du délai réglementaire d'annonce, sans déclaration explicite de leur (les candidats, Nldr) situation vis à vis de cet examen, et surtout sans considération à leur immense sacrifice et à la vive volonté ayant motivé le boycott des deux sessions précédentes ». Pour le Camra, le ministère de tutelle « mise sur une usure psychologique finement appliquée » afin que les résidents candidats à cette épreuve de fin de cycles « marchent d'eux même s'inscrire sur les listes de leurs capitulation ». Mais, c'est compter sans la détermination des candidats ayant déjà boycotté les deux sessions précédentes de janvier et de mars. « Nul besoin d'annoncer la réaction des candidats au DEMS à cet agissement, ni le soutien inconditionnel de l'ensemble des résidents à leurs ainés ayant déjà établi les normes de la dignité et de la résistance », insiste le Camra, insinuant clairement le rejet de cet examen. Pour un candidat à cet examen, ayant requit l'anonymat, cette session « est perçue comme une humiliation envers les futurs spécialistes que nous sommes ». « Au moment où les médecins résidents veulent un dialogue sincère, les deux tutelles cherchent à faire passer cet examen coûte que coûte, malgré la situation inédite de grève de 7 mois », dénonce-t-il. Le comble dans la démarche « inédite » puisque la loi limite le DEMS à deux sessions uniquement, ajoute notre interlocuteur, est que le ministère a conditionné le passage de cette 3e session appelée de ‘'rattrapage'' par une préinscription (du 17 au 24 juin), « alors qu'on est déjà inscrit à l'examen ». De par cette façon de procéder, les deux ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur « ne font que renforcer le pourrissement », conclut le candidat, affirmant que « le rejet de la session est partagé par l'ensemble des résidents ». Une concertation est en tout cas en cours, pour annoncer officiellement cette décision. Par ailleurs et sur le plan des négociations bloquées avec le département de Mokhtar Hasbellaoui, le Camra a dénoncé « la léthargie mortifiante de la tutelle », pointant du doigt de « fausses invitations au dialogue ». Un traitement qui « prend en otage la foi et les espoirs de milliers de jeunes médecins Algériens et la santé de millions de citoyens », accuse-t-on dans le communiqué. Refusant de céder, le Camra a enfin salué le courage des résidents qui ont « bravé la distance et la canicule pour répondre à l'appel de la résistance dans les différentes facultés du pays », lors des marches de Tizi Ouzou, Sidi Bel Abbes, Tlemcen et Annaba. Dans cette dernière, les médecins résidents ont dénoncé la « violente et indécente répression » qui leur été réservée « par les forces de la police ».