Alors que l'Iran et l'Arabie saoudite campent sur leurs positions avant le sommet entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, qui se tiendra à Vienne, les prix du pétrole se reprenaient hier en cours d'échanges européens. En début de soirée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 75,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 79 cents à 65,86 dollars une heure après l'ouverture. «Nous ferons tout notre possible pour maintenir la stabilité du marché et nous assurer qu'il n'y aura pas de pénurie de pétrole», a affirmé le Prince saoudien et ministre des Affaires étrangères Abdoulaziz ben Salmane, alors que le ministre de l'Energie, interrogé par des journalistes sur la perspective d'un accord, a répondu «bien sûr». La veille, le ministre iranien du Pétrole avait au contraire affirmé, lors de son arrivée à Vienne, ne pas s'attendre à un accord. «Il semble de moins en moins probable qu'une augmentation significative de la production de pétrole soit décidée à la réunion de l'Opep», ont jugé les analystes de Commerzbank, y voyant la raison de la hausse des cours. Pour Olivier Jakob, de Petromatrix, «rien de fondamentalement nouveau n'est encore advenu à Vienne», estimant que chacun campe sur ses positions. La Russie, qui est associée à l'Opep dans le cadre de l'accord sur la réduction de la production, a proposé une augmentation de 1,5 million de barils par jour (mb/j) quand l'Arabie saoudite «a laissé fuiter» l'idée d'une réduction de 300.000 à 600.000 barils par jour. Les marchés attendaient par ailleurs la publication mercredi des données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). Pour la semaine achevée le 15 juin, les analystes tablent sur une baisse des stocks de brut de 2,5 millions de barils, d'un million pour celles d'essence et 600.000 pour celles de produits distillés (diesel et fioul de chauffage), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. La veille, les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) ont fait état «d'une baisse plus importante que prévu (des stocks), à trois millions» de barils, a expliqué Mike van Dulken, analyste pour Accendo Markets.