Les prix du pétrole y opposent une résistance remarquable Pour l'Algérie qui a élaboré sa loi de finances sur la base d'un baril à 50 dollars, un tel niveau représente un «minimum syndical». L'économie nationale est plus que jamais à l'épreuve des prix du pétrole. C'est le baromètre qui renseigne sur son état de santé. Depuis leur dégringolade qui a commencé à la mi-juin 2014 ils n'ont cessé de s'enfoncer pour atteindre des niveaux qui ont incité les pouvoirs publics à donner l'alerte avant qu'ils ne prennent des mesures draconiennes (limitation des importations, rationalisation des dépenses publiques, bancarisation de l'argent de l'informel...) pour faire face à la crise financière qui en a résulté et qui a sérieusement impacté la trésorerie du pays. Au point d'assécher le Fonds de régulation des recettes et de rogner un bas de laine qui avoisinait les 200 milliards de dollars de près de moitié...Une hémorragie qui n'a pu être stoppée que grâce en grande partie à l'offensive diplomatique d'envergure initiée par le président de la République. Elle s'est matérialisée le 28 septembre 2016 lors d'un sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Un rendez-vous qui a donné naissance à un accord historique qui a débouché sur une baisse de la production de l'Organisation des pays producteurs de pétrole et de 11 de ses alliés hors cartel, de près de 1,8 million de barils par jour. Les prix du pétrole qui évoluaient autour des 27 dollars à la mi-janvier 2016 se sont affichés le 3 janvier 2017 à plus de 58 dollars à Londres et au-dessus des 54 dollars à New York. Cette dynamique a fini par être contrariée par une production de pétrole de schiste américaine de plus en plus gloutonne. Encouragée par le niveau atteint par le baril. «Selon le décompte de (l'entreprise privée) Baker Hughes, le nombre de puits en activité aux Etats-Unis a augmenté pour la quatorzième semaine consécutive, et est désormais à un plus haut en deux ans», avait fait remarquer la semaine dernière Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. Une situation qui vire au bras de fer entre l'Opep et les les Etats-Unis. «La bataille entre les producteurs de schiste et les cheikhs n'est définitivement pas finie, car tous les efforts de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) pour créer un déficit de l'offre sont torpillés par les producteurs non-membres du cartel, et surtout par les Etats-Unis», ont signalé les experts du second groupe bancaire allemand Commerzbank. Les prix du pétrole y opposent une résistance remarquable, mais perdent du terrain. Ils se maintiennent bon gré mal gré au-dessus des 50 dollars à Londres. Hier vers 11h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 50,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 32 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de juin gagnait 28 cents à 47,94 dollars. Un léger mieux qui serait renforcé par une baisse annoncée des stocks américains. «A première vue, les données de l'American Petroleum Institute (API) sont positives. Les réserves de brut auraient reculé de 4,2 millions de barils (pour la semaine achevée le 28 avril, ndlr), celles d'essence de 1,9 million de barils et celles de produits distillés de 400.000 barils», selon les chiffres dont a fait état Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Un pronostic qui semble se confirmer. «Le DoE devait confirmer les chiffres favorables publiés par l'API...», a indiqué Kyle Cooper, de IAF Advisors. Cela devrait suffire aux cours de l'or noir de ne pas franchir la ligne rouge. Aux environs de 15h30 ils se négociaient autour des 50,40 dollars. S'y maintiendront-ils? Tout dépendra des chiffres hebdomadaires sur les réserves US que rendra publics le Département américain de l'Energie. Pour l'Algérie qui a élaboré sa loi de finances sur la base d'un baril à 50 dollars, un tel niveau représente un «minimum syndical».