En prévision de la baisse attendue de l'offre iranienne, les Etats-Unis pourraient demander à l'Arabie Saoudite et à la Russie d'augmenter davantage leur production pétrolière, prévoient des analystes. Le secrétaire américain à l'Energie, Rick Perry, et son homologue russe Alexander Novak, devraient se rencontrer mardi à Washington, où ils participent tous les deux à la conférence mondiale sur le gaz, pour discuter de l'évolution du marché pétrolier. La rencontre pourrait être une étape préparatoire à une autre réunion au sommet entre les présidents Trump et Poutine. En dépit des relations épineuses entre les deux pays, les Etats-Unis pourraient pousser la Russie et d'autres grands producteurs comme l'Arabie saoudite à pomper davantage de brut, alors que l'administration américaine tente d'isoler l'Iran en imposant des sanctions contre son secteur pétrolier. Cependant, l'accord s'il est conclu sera d'une courte durée, selon le secrétaire à l'Energie américain qui s'est exprimé lundi sur ces tractations. La hausse de production demandée par les Etats-Unis est destinée à faire face à la baisse de l'offre iranienne qui devrait se réduire de 500.000 barils/jour mais selon les analystes, elle reste insuffisante du fait du recul de la production au Venezuela et en Libye. L'offre de ces deux pays reste incertaine, affirment-ils. Selon John Kilduff, analyste chez Again Capital la demande qui pourrait être formulée par les Etats-Unis «est inhabituelle» mais «ce sont des moments étranges», a-t-il ajouté. Dans un entretien accordé à CNBC, la veille de la conférence sur le gaz, le ministre de l'Energie russe a déclaré que les intérêts divergeaient entre pays mais qu'il était possible de trouver «des décisions équilibrées et des solutions sensées». Il reste à savoir ce que la Russie va demander en échange d'une hausse de production, s'interroge l'analyste Helima Croft, responsable mondiale des matières premières chez RBC. Novak pourrait demander un allégement des sanctions américaines décrétées contre son pays. Le ministre russe peut à cet égard faire valoir la contribution de la Russie qui a réussi à convaincre l'Iran d'accepter une hausse de la production la semaine passée à Vienne. Dans la même interview, Alexander Novak a affirmé que le président Trump n'était pas à l'origine de la décision de l'Opep d'augmenter la production, en indiquant que la Russie avait proposé cette hausse bien avant les tweets du président américain dans lesquels il a pris l'organisation pour cible en l'accusant de doper artificiellement les prix. Mardi, le secrétaire à l'Energie américain a déclaré que l'Arabie saoudite pourrait augmenter davantage sa production au-dessus de ce que prévoit le marché.