Le candidat à la présidentielle du 9 avril, Mohamed Saïd, de son vrai nom Mohand Saïd Belaïd, compte formaliser sa candidature ce lundi, et ce, par le dépôt de son dossier au niveau du Conseil constitutionnel. «Nous avons émis une demande de dépôt de notre dossier lundi prochain à 19h30 et nous attendons la confirmation du Conseil constitutionnel», a-t-il déclaré hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale lors de l'émission «En toute franchise». Il a affirmé qu'il a réussi à collecter, jusqu'à hier, 95% des signatures exigées et s'est, au passage, montré confiant quant à la collecte de l'ensemble des signatures dans les 48 heures avant la date butoir du dépôt des dossiers de candidature, en précisant que «nous avons pu dépasser toutes les difficultés et entraves de l'administration». Revenant sur son programme électoral, l'invité de la radio a rappelé : «Mon programme s'articule autour de dix points, dont la consolidation de l'unité nationale, l'édification d'une société juste et équilibrée, la réactivation de la vie politique, le respect de l'autorité de l'Etat, l'implication de la jeunesse dans le processus de prise de décision et la relance économique». Favorisons l'économie libérale S'agissant de ce dernier point justement, l'invité de la radio préconise le passage rapide et impératif de l'économie de rente à une économie de marché. «Nous avons une économie en pleine mutation mais elle est fondée sur des bases fragiles. Notre économie repose sur la monoproduction qui est le pétrole, et là, nous ne pouvons même pas parler de production mais d'extraction et de transformation», a-t-il soutenu. «La nouvelle approche, dira-t-il, est d'aller à une économie libérale en favorisant le secteur de l'agriculture pour assurer, ainsi, notre indépendance alimentaire». Mohamed Saïd s'est dit pour une vision économique soutenue et claire et affirme mettre l'intérêt de la nation en avant. En guise d'argument, il a cité l'exemple du groupe Sonatrach qui a été ouvert au capital étranger il y a deux ans. «Cette approche me fait peur et il est temps de changer la manière d'agir», a-t-il déclaré. Pour cela, le candidat préconise un débat national avec des experts économiques nationaux sur le bilan des réformes économiques engagées par le gouvernement. Pas de rupture avec Wafa S'exprimant sur le refus du ministère de l'Intérieur d'agréer le parti Wafa de Taleb El Ibrahimi, l'invité de la radio l'a qualifié d'«anticonstitutionnel» et de «violation de la loi». A propos de son parti, Parti pour la liberté et la justice (PLJ), Mohamed Saïd a considéré qu'«il n'y avait pas de rupture avec Wafa mais il y a un lien dans les fondements, à savoir la justice sociale, la consolidation de la vie politique et la réconciliation nationale». A une question liée à la doctrine de ce parti, Mohamed Saïd préfère laisser à chacun la liberté de le situer. «Le PLJ est un parti rassembleur. Il est une synthèse de toutes les doctrines politiques algériennes. Tous ceux qui ne se retrouvent pas dans les autres sphères politiques pourront se retrouver au PLJ», a-t-il indiqué. A propos de l'islamisme politique, l'invité de la radio a estimé que «la mauvaise passe qu'a connue l'Algérie durant toute une décennie est due à une mauvaise gestion de l'Etat. Ce dernier doit prendre des mesures pour faire échouer toute tentative d'utiliser l'Islam à des fins politiques». S'agissant du phénomène de harraga, Mohamed Saïd le qualifie d'«humiliation nationale».