Malgré les promesses et les directives du département de l'Intérieur pour assurer aux estivants la gratuité de l'accès aux plages et aux aires de stationnement, les vacanciers continuent de débourser pour accéder aux parkings et aux plages. Face à cette situation, le ministre de l'Intérieur s'est à nouveau exprimé sur ce volet, avant-hier, lors d'une rencontre avec des cadres de son ministère pour la préparation de la rentrée sociale. Alors que la saison estivale est bien entamée, 100 cadres de l'administration centrale au niveau des 48 wilayas ont été mobilisés par son département «en vue de s'enquérir des conditions dans lesquelles se déroule la saison estivale», a précisé M. Bedoui, selon l'APS. A ce propos, M. Noureddine Bedoui a déclaré que «tous les moyens ont été mobilisés pour la quiétude des vacanciers» et qu'«aucun espace ne sera squatté, notamment les plages dont l'accès est gratuit». «Les parkings automobiles, gérés par les communes, demeureront payants», a-t-il soutenu. Pour ce faire, les walis avaient reçu en juin dernier des instructions concernant le renforcement des commissions de sécurité au niveau des villes côtières. A l'occasion d'une réunion dédiée aux préparatifs de la saison estivale, M. Bedoui avait affirmé : «Nous exhortons les walis à consolider le rôle des commissions de sécurité dans les wilayas côtières pour faire face aux squatteurs de plages et mettre un terme à tout dépassement en vue de protéger les droits et acquis des estivants et préserver ces espaces qui sont, par la force de la loi, la propriété des citoyens». Pourtant, tous les jours, le même constat est fait sur le terrain. Les loueurs de parasols et les «parkingueurs» font la loi et les concessionnaires des plages ne respectent pas le cahier des charges, occupant tous les espaces – alors que seuls 30% de la superficie de la plage leur sont réservés par les APC – et ne laissant pas de voie d'accès libre aux estivants. Il y a quelques jours à Jijel, les éléments de la Gendarmerie nationale ont dû intervenir, selon des médias, dans les communes de Ziama Mansouria et Aouana, pour endiguer une émeute, où des jeunes avaient bloqué la RN43. A l'origine de cette émeute, la saisie, la veille, par les éléments de la Gendarmerie, du mobilier de plage des jeunes qui avaient squatté les plages avec leurs parasols et autres chaises et tables et des espaces de stationnement, bravant les instructions de la wilaya de Jijel. A Alger, au niveau de la plage les Canadiennes, entre autres, les services de sécurité ont également procédé récemment à la saisie du matériel des «plagistes». Il faut croire que les vacanciers achèveront l'été, comme les années précédentes, en composant avec la mafia des plages, en espérant que l'affaire du père de famille agressé au couteau à la plage de Coralès à Oran par des individus liés à cette mafia ne se répète pas.