L'exportation de produits agricoles ne semble pas être encore un segment maîtrisé par nos entrepreneurs-agriculteurs. Le mois dernier, des pommes de terre, des tomates, des dattes et des escargots ont été renvoyés ou détruits par les pays destinataires, soit la Russie et la France, le Qatar, le Canada et l'Italie. Pour corriger le tir, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, avait signalé que son département allait ouvrir une enquête et prendre attache avec les différents exportateurs dont les produits sont concernés par les procédures de renvoi, selon les médias. Pour mieux accompagner les exportateurs de produits agricoles, Saïd Djellab, a examiné, avant-hier, les propositions du groupe de travail chargé de la conception du plan d'action national pour l'accompagnement des exportateurs de produits agricoles, selon un communiqué de son département. Pour accéder aux marchés internationaux et faire la promotion des exportations sous la direction d'ALGEX et la Société algérienne des foires et exportations (Safex), le communiqué mentionne des propositions qui impliquent plusieurs secteurs comme les transports et la logistique dirigés par le ministère des Transports, la métrologie, l'accréditation et l'évaluation de la conformité dirigés par l'Organisme algérien d'accréditation (Algérac), l'offre exportable pilotée par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la pêche, les réglementations juridiques et financières dirigées par la Banque d'Algérie, l'Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex) et les Douanes algériennes. Le renvoi de plusieurs produits agricoles produits localement, contenant, entre autres, des quantités trop élevés de pesticides a suscité la réaction du PDG de la Caisse algérienne de garantie des exportations (Cagex), M. Djilali Tariket, qui a estimé que «de mauvaises exportations nuisent à l'image de marque de l'Algérie, car la labellisation des produits algériens sur le marché international est un enjeu de taille». Cependant, le département de l'Agriculture a estimé qu'étant chargé de l'encadrement de l'opération d'exportation de ces produits, il s'était assuré qu'ils répondent aux normes phytosanitaires et que «les cas cités récemment dans la presse concernent des dattes et des pommes de terre qui ont été refoulées depuis le Canada et la Russie pour des causes qui ne sont pas d'ordre phytosanitaire». De son côté, le président de l'Anexal, Ali Bey Nasri, avait déclaré que même s'«il existe présentement un contingent de 281 produits, en quantités plus ou moins significatives, qui ont commencé à conquérir des marchés à l'extérieur, une dynamique qui reste à consolider en jouant sur la compétitivité», il est urgent que les pouvoirs publics apportent un soutien et une assistance sans faille pour que les exportateurs réussissent leur pari. En attendant les résultats de l'enquête du département du Commerce, il faut savoir que si l'Algérie veut exporter ses produits agricoles, elle doit d'abord veiller à ce que les produits consommés par les Algériens soient produits dans les règles en respectant les normes phytosanitaires.