Le mouvement Ennahda ne participera pas au scrutin présidentiel du 9 avril, a annoncé jeudi le secrétaire général du parti islamiste, Fatah Rebaï. Le choix de l'ancien parti de Abdellah Djaballah est dicté, selon son premier responsable, par «les conditions politiques décourageantes». L'orateur a fourni, lors d'un discours d'ouverture de la conférence des cadres algérois de son parti, une série d'arguments plaidant en faveur du rejet de la prochaine élection présidentielle. «Nous ne pouvons pas participer au scrutin dans une situation caractérisée notamment par l'absence de la concurrence partisane sur la scène politique, l'absence de programmes, la fermeture des médias, le recul des libertés générales, l'absence du dialogue et la marginalisation du rôle de la classe politique dans les questions décisives qui intéressent la nation», a affirmé M. Rebaï. Le parti islamiste, en dépit de la décision du boycott de l'élection, a présenté une solution de «sortie de crise» qui consiste à ouvrir un dialogue sérieux après la présidentielle. Le dialogue auquel participera l'ensemble de la classe politique, est, selon l'orateur, un moyen pour sortir avec une vision claire et des mécanismes définis susceptibles de rétablir la confiance de l'électeur et du peuple algérien dans le processus politique afin de préserver les acquis et promouvoir le pluralisme politique, médiatique et syndical. M. Rebaï a précisé, par ailleurs, que l'organisation de cette conférence s'inscrit dans le cadre de «l'organisation interne du mouvement et la réunification de toutes les parties à travers le processus de réconciliation». Il a indiqué que d'autres rencontres ont eu lieu dans plusieurs wilayas du pays. Le dirigeant d'Ennahda a annoncé la tenue, à la mi-mars, d'une conférence nationale des cadres du mouvement. «La rencontre a pour objectif de préparer le terrain à d'autres étapes visant la réunification des rangs du parti», a souligné M. Rebaï.