Il y a sans doute dans l'évocation du nom de Louisa Hanoune des résurgences politiques, mais aussi toute une moralité. Comment cette femme a pu, par ses propres convictions forgées dans sa praxis partisane, entrevoir tout un destin politique, basé sur une philosophie et une doctrine, considérées ailleurs comme des idées dangereuses parées de sédition et de menace pour la stabilité du pays ? Comment cette femme a pu incarner, grâce à l'émergence démocratique, aussi bien l'expression sociopolitique de milliers de citoyens algériens que l'état complexe de la condition féminine dans notre société ? Manifestement, Mme Hanoune est devenue une icône dans la mouvance trotskyste, une leçon de persévérance et de clairvoyance politique pour toutes les formations dites d'opposition, car elle a pu imposer non seulement les idées de son parti, mais aussi sa propre image, sa singulière pratique de la politique, loin des polémiques de salons et des déclarations tapageuses dans le microcosme médiatique algérois. Personnalité forte aux idées bien ancrées, Mme Hanoune a pu arracher cette estime rare et cette respectabilité, car la société, en dépit de ses avatars et de ses dogmes, reconnaît à cette femme sa fidélité aux principes, l'homogénéité de ses discours et la cohérence idéologique de son parti. Ce n'est guère par pur hasard que de larges franges de cette société la comparent à Benazir Bhutto, cette défunte leader pakistanaise, car elle possède cette aura et ce bagout propre aux chefs politiques. Mme Hanoune représente si bien cette longue tradition toute algérienne, cette résurgence de femmes qui font l'histoire de cette nation et de ce peuple depuis des siècles, et qu'un jour, elles pourront guider ce peuple dans son destin. Grâce toujours à cette démocratie algérienne.