Le coup d'Etat raté en Turquie a eu une repercussion concernant la coopération diplomatique engageant la Turquie et Washington. Erdogan qui accuse Washington de ne pas avoir dénoncé à l'instant le coup d'Etat raté, a relancé la coopération diplomatique avec la Russie. La coopération de la Turquie avec l'Iran et la Russie pour la relance des négociations engageant Damas et l'opposition met Washington en colère. Le litige politique opposant la Turquie et Washington est dénoncé par le président turc. «Le président américain n'a pas respecté la Turquie» qui a une nouvelle fois dénoncé les menaces proférées par l'administration américaine «les qualifiant d'«irrespectueuses et d'inacceptables». Washington dit instaurer des sanctions contre la Turquie au cas où le pays achèterait des armes russes. Des élus ont proposé l'annulation de la fourniture d'avions de guerre à la Turquie. La Turquie a refusé l'application des sanctions américaines contre l'Iran. La politique pronée par la Turquie n'arrange pas Washington qui tente d'obtenir la participation de tous les pays contre l'Iran. Ankara a réagi aux propos du président américain en colére contre Ankara. «Les menaces américaines sont absolument inacceptables», a dit hier le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin. La Turquie et les Etats-Unis connaissent de nombreux sujets de dissension, Ankara reprochant notamment à Washington son soutien à une milice kurde et le refus de la justice américaine d'extrader Fethullah Gülen qui réside en Pennsylvanie. La Turquie veut discuter à Istanbul avec la France, l'Allemagne et la Russie des questions régionales y compris le conflit en Syrie, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan cité dimanche par le quotidien Hurriyet. «Nous discuterons de ce que nous pouvons faire ensemble dans la région», a ajouté Recep Erdogan sans donner d'autres détails sur ce sommet ou les questions qui y seraient abordées. Le président turc, qui s'exprimait devant des journalistes turcs durant son voyage en Afrique du Sud -qui s'est tenu du 25 au 27 juillet- a toutefois ajouté que la Turquie poursuivrait son dialogue avec la Russie «en dehors de ce format à quatre». Erdogan s'était entretenu avec le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet des pays émergents, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), auxquels le président turc était invité comme d'autres dirigeants de pays non membres. «Nous aurons séparément un sommet à Istanbul le 7 septembre avec la Russie, l'Allemagne, la France et la Turquie», a déclaré M. Erdogan cité par la presse turque. Le conflit qui déchire la Syrie depuis sept ans devrait figurer en tête de l'agenda d'un tel sommet alors que la Russie, l'Iran et la Turquie parrainent malgré leurs divergences le processus d'Astana qui a permis de réduire l'intensité des violences sur le terrain en Syrie via la mise en place de «zones de désescalade» l'an dernier. Depuis le début de la crise en 2011, la Turquie soutient les rebelles qui cherchent à renverser le président Bachar Al-Assad, que la Russie et l'Iran appuient militairement. Le président turc mène une politique indépendante de Washington concernant nombre de sujets d'importance, dont la coopération avec l'Iran.