Comme lors de la finale de coupe d'Algérie, l'USM Alger a réussi à prendre le dessus sur son voisin mouloudéen. Mais cette fois, les Rouge et Noir n'ont pas fêté longtemps ce deuxième succès consécutif en derby algérois qui les a propulsés à la deuxième place du classement. D'habitude, les fans usmistes trouvent toujours un malin plaisir à taquiner leurs rivaux du Mouloudia après une victoire. Mais samedi, en dépit du nouveau triomphe de leur équipe dans le grand derby de la capitale, ils n'ont pas eu le temps de le faire en raison du drame qui est survenu dans l'enceinte olympique, lorsque l'effondrement d'une partie des gradins a coûté la vie à deux supporters. Cet événement tragique a presque occulté la belle victoire enregistrée par le team de Soustara dans ses retrouvailles avec son meilleur ennemi de la capitale depuis la fameuse finale de la coupe d'Algérie remportée par les hommes de Courbis en mai dernier. Mais cette victoire, quoiqu'endeuillée, reste une victoire. Pour cet énième «clasico», l'USMA a fait preuve de beaucoup de lucidité et de réalisme pour avoir le dernier mot. En fait, la copie rendue dans ce derby par les coéquipiers de l'imposant Mohamed Amine Zemmamouche était presque identique à celle de la finale de la coupe d'Algérie où ils ont réussi à surprendre leur adversaire dès le premier quart d'heure grâce à un penalty transformé par Gacemi (13'). La suite du match ? Le gardien usmiste était là pour veiller au grain. Peu sollicité par rapport à la finale de la coupe d'Algérie, Zemma a donné beaucoup d'assurance à ses défenseurs en raison de ses belles prises de balle aériennes et sa mobilité sur sa ligne de buts. Mais dans ce genre de derbies, il faut avoir aussi une bonne dose de chance, à l'image de cet incroyable raté de Bouguéche à un quart d'heure de la fin du match qui a donné des sueurs froides aux supporters usmistes. Auparavant, une faute flagrante de Khoualed sur Yachir à l'intérieur de la surface de réparation aurait pu coûter également un penalty à l'USMA sans cette mauvaise appréciation de l'arbitre Necib. Mais tout ça fait partie du derby… Quand Courbis impose à nouveau son Catenaccio Plus offensive au stade Lavigerie voilà une semaine où elle a réussi à damer le pion à l'autre voisin harrachi, l'USMA a choisi une option tactique bien moins spectaculaire dans ce derby. Il faut dire que pour contrecarrer l'armada offensive mouloudéenne, Roland Courbis a décidé de reconduire le même schéma tactique qui lui a permis voilà quatre mois demettre fin à l'hégémonie du Doyen en finale de coupe d'Algérie. En vérité, l'ancien coach de l'Olympique de Marseille a demandé à ses joueurs d'exercer un pressing haut sur le porteur de ballon dès les premières minutes histoire d'empêcher les mouloudéens de construire leur jeu à partir du secteur défensif. Une option qui a une nouvelle fois gêné considérablement les joueurs Vert et Rouge qui ont commencé aussitôt à abuser de longs ballons pour essayer de contourner cette solide défense usmiste. Et comme l'USMA a appris à bien utiliser l'arme du contre face à son voisin, Gasmi a joué sur un de ses points forts, à savoir la vitesse pour provoquer un penalty certes litigieux avant de le transformer imparablement. Après 13 minutes seulement de jeu, l'USMA venait de réussir le coup parfait, car, par la suite, il était impossible au Mouloudia de déverrouiller le Catenaccio mis en place par Courbis qui n'a pas fait dans l'improvisation pour trouver la bonne formule pour battre une nouvelle fois cette équipe. Voilà en somme comment l'USMA a réussi à sceller le sort de ce 77e derby de l'histoire des deux équipes. Mais on s'en souviendra aussi pour ce bien triste contexte.