Le chef de délégation des négociateurs du Front Polisario et président du conseil national de la république du Sahara occidental, Khatri Addouh, réitère la disponibilité du Front à s'asseoir avec le Maroc autour de la table des négociations sans conditions préalables. «Le Front Polisario est prêt à reprendre les négociations avec le Maroc sans conditions préalables et sans l'implication d'aucune autre partie. Tout le monde sait qu'il y a deux parties au conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario», a-t-il déclaré, hier au forum du quotidien Le Courrier d'Algérie. Il y a quelques jours, le Front a exprimé sa disponibilité et sa volonté à engager des négociations directes avec le Royaume du Maroc, conformément à la résolution 2414 du Conseil de sécurité, et ce suite au briefing tenu par l'émissaire de l'ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler, devant le Conseil de sécurité sur sa récente visite dans la région. Le Front Polisario a qualifié les efforts déployés par l'émissaire de l'ONU depuis sa prise de fonctions de «facteur encourageant», appelant les Nations Unies, notamment les membres du Conseil de sécurité, à s'acquitter de leurs responsabilités de manière à se conformer aux principes de la charte des Nations Unies, et à respecter le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Mais l'entêtement du Maroc et sa volonté d'imposer sa propre solution risque d'entraver toute reprise des négociations. Khatri Addouh a dénoncé la volonté du Maroc de passer outre les résolutions de l'ONU. Selon lui, le statut-quo sera de mise tant que la France continue à défendre les positions du Maroc au Conseil de sécurité de l'ONU. Il n'a pas manqué d'appeler le Conseil de sécurité à exercer des pressions sur le Maroc afin d'accepter d'appliquer les résolutions onusiennes. Il a rappelé les décisions de certaines instances internationales qui ont admis que le Sahara occidental ne fait pas partie du Maroc. Il s'agit notamment du Tribunal de l'Union européenne qui a affirmé, dans une ordonnance rendue publique le 19 juillet dernier, que le territoire du Sahara occidental et les eaux y adjacentes ne relèvent pas de la souveraineté du Maroc. Malgré cela, le conférencier estime que tant que la position de la France reste en faveur du Maroc, la question sahraouie n'avancera pas. La reprise des négociations directes est possible avec les efforts de l'émissaire de l'ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler. Ce dernier envisage d'adresser, probablement vers la fin septembre, des invitations aux deux parties en conflit pour le Sahara occidental (Front Polisario et Maroc), dans le cadre des efforts onusiens pour la relance des négociations directes, à même d'aboutir à un règlement permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Le Coordonnateur du Front Polisario avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso), M'hamed Kheddad, estime que «le Conseil de sécurité onusien affiche une volonté claire de faire avancer le processus de règlement du conflit au Sahara occidental». L'ONU souhaiterait que les deux parties en conflit «fassent preuve de bonne volonté et adhèrent de manière effective au processus de règlement», avant la fin du délai de six mois fixé par le Conseil de sécurité à la Minurso dont le mandat prendra fin le 31 octobre. La dernière fois que le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012, à Manhasset aux Etats-Unis, et, depuis, le processus de paix lancé par l'ONU se trouve dans l'impasse en raison des entraves dressées par le Maroc pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes de la légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Mis au pied du mur, le Maroc est, cependant, tenu de reprendre sans tarder les négociations. En avril, le Conseil de sécurité s'est fixé rendez-vous en octobre prochain pour évaluer l'avancée du processus, mettant le cap sur une nouvelle démarche visant à ramener les partis en conflit à la table des négociations dans un délai de six mois.