La forêt a une triple fonction : Sociale, écologique et économique. Elle est considérée comme une colonne vertébrale écologique. Si aujourd'hui son rôle est connu de tous, elle reste cependant un espaces qui subit des agressions multiformes allant de déforestation causée par l'homme comme les incendies, la coupe de bois et plus encore depuis ces quelques dernières années, la pollution qui la ronge. L'espace forestier de la wilaya de Tizi Ouzou n'a jamais été aussi menacé. C'est toute son existence qui est remis en cause. Le degré de pollution de l'espace forestier est effarant. De l'Akefadou en passant par le massif de Yakourène, jusqu'à celui de Mizra au nord, de Sid Ali Bounab, d'Amejoudh, jusqu'aux hauteurs du Djurdjura, comme à Talaguilef, la réalité est des plus frappantes. Si encore aujourd'hui, des voix s'élèvent ici et là pour que ses interventions soient faites en urgence pour préserver cet espace vital, il reste que les pouvoirs publics font preuve d'une passivité criarde. Du côté de la wilaya de Béjaia, l'association Bénévolat Thiziri du village Ferhoune relevant de la commune d'Akfadou, dans la daïra de Chemini, vient de lancer de nouveau un appel à l'endroit des pouvoirs publics pour qu'ils donnent le statut de parc national pour la forêt de l'Akfadou. Cet espace forestier qui chevauche les deux wilayas de Tizi Ouzou et Béjaia fut déjà classé comme parc national, durant la période coloniale, depuis 1924. Il recèle d'innombrables espèces fauniques et floristiques, dont certaines protégées au niveau mondial. Au même moment, des responsables du Parc national du Djurdjura (PND) ont lancé un autre appel à l'endroit des autorités locales de la commune de Boghni, 30 km au sud de Tizi Ouzou, pour qu'elles interviennent et mettre un terme au massacre écologique que subit cette réserve naturelle. Au même temps, ces mêmes responsables ont lancé d'autres appels notamment à travers les ondes de la radio locale à l'endroit des randonneurs et autres visiteurs qui se redent en masse dans cet espace censé être un haut lieu de villégiature à éviter d'abandonner sur place leurs déchets. Ces pratiques que rien ne justifient ont fait qu'aujourd'hui, l'incivisme reste le facteur essentiel qui est derrière l'état dans lequel se retrouve le site de Tala Guilef. Des montages de déchets de toutes sortes défigurent le site de Tala Guilef pourtant voué à redevenir un pôle touristique de haute montagne avec la rénovation des hôtels El Arz et Iguider avec leur station de sports d'hiver. Mais l'incivisme et la pollution ont fait de cet endroit un dépotoir. Les agents polluants, comme le plastic etc, bouffent des espaces entiers du site le rendant invivable d'où le cri de détresse des responsables du Parc national du Djurdjura. Une éco diversité plus que jamais menacée La menace qui pèse sur le parc national du Djurdjura où l'on distingue une multitude de contrastes écologiques a atteint un point inimaginable. La diversification des milieux qui fait que ce parc soit caractérisé par une géo diversité et une biodiversité impressionnantes, est en stand-by. Cette même diversité du relief qui permet la distinction d'une variété d'habitats favorisant la diversité biologique où l'on trouve des escarpements rocheux comme les grandes falaises, des pics de montagnes, des plateaux rocheux et des formations géologiques finement travaillées par le phénomène de karstification, est en train de subir de sérieux coups en raison de cette pollution faite par la main de l'homme. Rôle de la montagne du Djurdjura A l'instar de tous les écosystèmes de montagne, le Djurdjura joue un rôle très important dans l'équilibre environnemental. Il constitue un réservoir, d'eau, d'énergie et de diversité biologique. En outre, il fournit des produits forestiers et procure des plaisirs récréatifs aux visiteurs. La biodiversité des montagnes assure la stabilité du sol sur les pentes raides et fournit de l'eau douce, de la nourriture, du bois, des plantes médicinales et un espace de loisirs. L'eau qui prend naissance en montagne est un patrimoine créateur et précurseur de développement en assurant de l'hydroélectricité, eaux minérales et thermales. On parle dans ce monde contemporain de marché des eaux. L'eau risque d'être polluée Outre l'espace forestier proprement dit, l'autre ressource qui est en phase d'être touchée par cette pollution, si ce n'est déjà le cas, est sans doute l'eau. L'eau est créatrice de paysages naturels et d'écosystèmes. C'est une ressource partagée et véhicule de concertation sociale. En effet, c'est un élément sans le quel aucune vie sur terre n'est possible et c'est vecteur de développement scociéconomique. L'eau joue également un rôle de chemin et lieu de rencontre entre les peuples sis sur les itinéraires des points d'eau et des rivières. Au Djurdjura, l'accès inégal aux ressources hydriques fait de l'eau le protagoniste de crises et de conflits entre les villages périphériques eux-mêmes, mais aussi avec l'administration du PND. Aujourd'hui, nous assistons à une destruction massive de ces ressources par les différentes pollutions causées par les effluents, le lavage de véhicules et les dépotoirs). Dans la frénésie de vouloir lancer le développement local, certaines collectivités locales s'accrochent à certains créneaux à faible utilisation en main d'œuvre tels que les unités de production d'eau de source, le paradoxe frôle l'hérésie, la quasi-totalité des communes limitrophes du Parc vivent le calvaire du manque d'eau, alors que nous assistons à des projets en série de création d'unité de production d'eau de sources. De telles initiatives conduiront inéluctablement à la raréfaction de la ressource et mettre ainsi en péril l'avenir de toutes les populations.