Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le ministre de la Santé rassure sur la mobilisation du gouvernement, et promet l'éradication de l'épidémie dans 3 jours: Le plan «anti-choléra» des autorités
Après une absence qui aura suscité la polémique, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, a effectué, hier, une visite à Blida, et s'est déplacé à l'hôpital de Boufarik, où il s'est enquis de la prise en charge des malades atteints de choléra. Depuis cette wilaya qui a enregistré deux décès, le ministre de tutelle s'est voulu rassurant, promettant que la situation est en passe d'être maîtrisée. Devant la panique généralisée, suscitée au sein de la société, par le retour de cette vielle épidémie, le Pr Hasbellaoui a fait le point sur toutes les mesures prises par les autorités. Une sorte de plan anti-choléra par lequel «la maladie sera éradiquée dans trois jours», a-t-il déclaré à la presse. Des assurances qui interviennent à la veille de la rentrée scolaire du 5 septembre prochain, et pour laquelle des voix se sont élevées pour demander «le report» dans les wilayas concernées. Le ministre, qui a reçu toutes les explications sur la prise en charge des malades au niveau de l'hôpital de Boufarik, a insisté sur «l'isolement» qui, selon lui, «est la base» de la lutte contre la propagation de l'épidémie. Lors d'une conférence de presse animée au siège de la wilaya, le ministre de la Santé, interrogé sur son «absence», a justifié que son département était au début «dans un cadre de suspicion». Pourtant, «tout le monde était actif dès le premier jour, pour mettre en place une stratégie qui valait mieux qu'une visite de terrain», s'est-il défendu, ajoutant que le déplacement d'hier confirme que «l'Etat est présent». D'ailleurs, le Pr Hasbellaoui parle de «directives strictes» données par le Président de la république, Abdelaziz Bouteflika, au gouvernement, afin de «mobiliser tous les moyens de prévention et de prise en charge contre l'épidémie». Le chef de l'Etat, «s'enquiert chaque jour sur la santé des citoyens», rapporte le ministre, qui dit être en contact permanent avec Bouteflika. Jusque-là, le dernier bilan fait état, d'après Hasbellaoui, de «147 cas suspects, dont 49 confirmés de choléra». Des chiffres qu'il ne faut en aucun cas remettre en cause, car «il s'agit d'une vérité à ne pas cacher». Malgré ça, «la situation est en amélioration», a soutenu, sur une note d'espoir, le professeur, bien que durant les dernières 24 heures, 10 nouveaux cas ont été enregistrés. Des prélèvements sur 38 sources Le ministre a remercié, au passage, tout le personnel médical et paramédical, qui veille à la prise en charge des malades, précisant que même des médecins qui étaient en congé, sont rentrés de leur propre gré, par souci de contribuer à assurer la santé des citoyens. Quant aux efforts qui se poursuivent pour déterminer et éliminer l'origine de l'épidémie, le Pr Mokhtar Hasbellaoui a indiqué que les services concernés «ont effectué des prélèvements sur les eaux de 38 sources à travers les wilayas de Blida, Tipasa, Alger et Bouira». Jusqu'à présent, «le seul endroit où l'on a confirmé la présence du vibrion cholérique est la source de Sidi El Kebir dans la commune de Hameur El Ain dans la wilaya de Tipasa», a insisté le ministre. Et de répondre à certains citoyens qui s'affichent devant les caméras en buvant l'eau de cette source : «Nous, nous ne sommes pas en compétition. Celui qui a fait cette vidéo n'a pas eu conscience de ce qu'il a fait. Maintenant, chacun assume ses responsabilité». «L'eau du robinet ne pose pas de problème» Pour les autres sources contrôlées, «dans 71%, les analyses ont prouvé la présence de vibrion cholériforme». Cette contamination de l'eau «cause notamment des gastro-entérites», explique le ministre, pas aussi dangereuses que le choléra, mais qu'il faut prendre au sérieux «surtout lorsque le sujet est fragile». Le ministre de tutelle a fait savoir qu'il était «difficile» de mettre en évidence la source de l'épidémie, rappelant que l'origine première du choléra, ce qui est connu de par le monde entier, est «la pollution des sources et la hausse de la température». Cependant, il est désormais admis que «le point de départ est situé dans les alentours de la wilaya de Blida», soutient le Pr Hasbellaoui, se référant au caractère «intra-familiale» de l'épidémie, et au fait qu'il y a eu contact entre «85 % des cas». Toujours au registre des efforts, le ministre a ajouté que les produits agricoles des alentours des wilayas concernés seront «analysés». Enfin, et pour mettre un terme à la spéculation sur l'eau du robinet, Mokhtar Hasbellaoui a été catégorique à déclarer qu'elle n'est pas infectée. «L'eau du robinet ne pose aucun problème», a-t-il dit.