Le premier responsable de la wilaya de Bouira, Mustapha Limani, a tenu à rassurer les citoyens, lors d'une conférence de presse, tenue, hier, au siège de la wilaya, que l'eau distribuée par l'algérienne des eaux n'est pas incriminée quant à l'apparition de la maladie du choléra, dans la commune de Raouraoua, 30 km au sud-ouest de Bouira. «L'eau distribuée par l'algérienne des eaux à travers le territoire de la wilaya est potable. Je l'affirme et le confirme. C'est une eau contrôlée et traitée deux à trois fois par jour», a déclaré M. Limani, qui lance un appel aux habitants «de ne pas céder aux rumeurs». En revanche, la vigilance doit être de mise. «Ceci dit, nous ne cessons pas de prendre nos précautions. Nous continuons à être vigilants. Le dispositif de surveillance est toujours en place. L'hygiène doit être de mise», a-t-il affirmé. Le chef de l'exécutif de la wilaya a confirmé qu'aucune anomalie n'a été détectée dans l'eau des puits individuels qui ont été contrôlés. Le même responsable ajoute également, que rien n'a été trouvé pas les services de l'agriculture quant à l'irrigation des champs par les eaux usées. Pour le cas de la famille qui a été touchée par le choléra à Raouraoua, le wali a déclaré qu'un «manque flagrant d'hygiène a été noté dans la maison». Il faut souligner aussi que le village Rouabhia, où habite les trois personnes atteintes du choléra, baigne dans l'insalubrité. Les eaux usées sont déversées à ciel ouvert dans plusieurs endroits du village et à proximité du seul puits qui d'où ils s'approvisionnent en eau. Concernant le déversement des eaux usées en pleine nature, la wilaya compte plusieurs points noirs qui n'ont pas encore été pris en charge, et que certains de ces points sont à proximité des champs de pommes de terres. Des porteurs sains du choléra dépistés La première responsable du secteur de la santé à Bouira, quant à elle, invite «toute personne qui a le moindre doute par rapport à des symptômes qui se rapprochent de la maladie du choléra de se présenter aux services de la santé». Cependant, en plus des personnes d'une même famille qui ont présenté des symptômes de la maladie du choléra, la directrice de la santé a affirmé, hier, que même des porteurs sains de la maladie ont été dépistés par les équipes des services de la santé. Ils ont été pris en charge au même titre que les autres malades. «Il y a eu des enquêtes épidémiologiques très poussées effectuées par nos équipes. Nous avons même dépisté des porteurs sains. La prise en charge ne touche pas uniquement les personnes qui ont présenté les symptômes du choléra, mais même les sujets sains qui n'ont connu aucun symptôme», affirme-t-elle. Mais la même responsable a tenté de revenir sur ses déclarations, en affirmant que les analyses médicales effectuées sur les 120 personnes qui constituent l'entourage de la famille en question, ont été toutes négatives. La directrice de la santé a déclaré que tout a été fait pour assurer une bonne prise en charge des personnes malades du choléra à l'EPH d'Ain Bessem, et leur isolement a été effectué dans des conditions correctes. Elle a tenu à rassurer que toutes les mesures ont été prises pour faire face à l'épidémie du choléra, et que des lieux d'isolement ont été prévus. Hormis les trois personnes contaminées, il faut souligner qu'aucun nouveau cas de choléra n'a été déclaré depuis le 14 août dernier à Bouira, et qu'aucun lien n'a été établi, jusqu'à présent, entre cette maladie et le décès des deux femmes à l'EPH d'In Bessem.