Les services des urgences des trois établissements hospitaliers de la wilaya sont pris d'assaut par des patients «inquiets». Les pavillons des urgences des trois Etablissements publics hospitaliers (EPH) des villes de Aïn Bessem, Lakhdaria et Bouira ont été pris d'assaut, hier, par des centaines de patients, a-t-on constaté. L'inquiétude se lisait sur les visages des malades qui attendaient leur tour pour passer devant le seul médecin généraliste mobilisé au niveau du service des urgences de l'EPH de Aïn Bessem. «J'ai accompagné une personne proche souffrant de douleurs aiguës et de maux de tête. Les chaînes de télévision et les médias ne traitaient que de cette maladie du choléra», affirme un habitant de cette ville en dénonçant l'absence d'un interlocuteur au niveau du service en question qui se trouve dans une situation lamentable. Aucun agent de sécurité, encore moins d'infirmier n'était présent pour gérer le flux incessant de malades et leurs accompagnateurs. Le directeur de garde de l'hôpital de Aïn Bessem a refusé catégoriquement de s'exprimer sur le sujet, arguant que ce sont les instructions strictes de la direction de la santé. «Une cellule de crise a été installée au siège de la wilaya de Bouira, et ce sont les membres de cette cellule qui sont habilités à communiquer avec la presse», a-t-il déclaré. A l'hôpital Mohamed Boudiaf du chef-lieu de wilaya, le service des urgences est également submergé par les malades venus surtout des localités éloignées. «Nous avons enregistré un cas suspect dans la soirée de vendredi dernier. C'est un septuagénaire, qui s'est déplacé lui-même depuis la commune de Raouraoua, présentant des symptômes de la pathologie en question», a précisé une source hospitalière. Hier, aucun membre de la cellule de crise mise en place par le ministère de tutelle n'a daigné s'exprimer sur cette affaire, suscitant ainsi moult questionnements. Contactée par téléphone, la Directrice de la santé publique de la wilaya (DSP), Ghalem Leila Ilham, a estimé que le flux incessant de patients vers les hôpitaux est justifié dès lors que la région a été désignée comme étant l'épicentre de la maladie. «Le foyer de Bouira est éteint. Dans pareilles situations, les personnes qui présentent des symptômes similaires sont appelées à se diriger vers les unités de soins les plus proches afin qu'elles soient rassurées et prises en charge et éviter ainsi des situations de panique», a-t-elle dit. La responsable a souligné qu'aucune admission suspecte n'a été enregistrée au niveau des hôpitaux de la wilaya. En début d'après-midi, une patiente a été admise au niveau de l'EPH de Sour El Ghozlane, au sud de Bouira. Des prélèvements ont été envoyés à l'Institut Pasteur d'Alger, a-t-on indiqué de mêmes sources. Le représentant du ministère de la Santé avait indiqué jeudi dernier l'existence de trois cas de choléra et trois autres cas suspects dans la wilaya de Bouira. S'exprimant aussi au sujet des deux premières personnes décédées dans la commune de Raouraoua, la directrice de la santé de Bouira a précisé que les résultats de l'autopsie ordonnée par le procureur de la République ne sont pas encore connus. Son directeur de prévention a, dans une déclaration parue dans notre édition d'hier, clairement signifié que l'une des personnes décédées a un lien de parenté avec une autre victime figurant parmi les cas de choléra confirmés.