Les publications sur le président américain se suivent et se ressemblent. Il est présenté comme étant fou. Le journaliste américain, Bob Woodward, s'apprête à publier un ouvrage sur les dessous de la présidence du milliardaire, à paraître le 11 septembre, qui décrit en 400 pages une administration débordée par un chef de l'Etat imprévisible et intenable. Le célèbre journaliste américain, à l'origine, avec Carl Bernstein, de l'enquête sur le Watergate qui avait entraîné la chute de Richard Nixon, s'intéresse à plusieurs scènes très précises, illustrant l'exercice du pouvoir par le président américain. On apprend ainsi qu'à la veille d'un bombardement de représailles sur la Syrie, Donald Trump aurait dit, à propos de Bachar Al-Assad : «Tuons-le ! Allons-y ! On les bute». Avant que son secrétaire à la Défense, James Mattis, n'apaise la situation une fois le téléphone raccroché. «On ne va rien faire de tout ça, on va être beaucoup plus mesurés», dit-il. Le même James Mattis a eu des mots très durs à l'égard de son patron. «C'est un idiot», assène ainsi John Kelly, au cours d'une réunion en petit comité. «Il est inutile d'essayer de le convaincre de quoi que ce soit. Il a déraillé, on est chez les fous, je ne sais même pas ce que nous faisons là». Une autre fois, le même John Kelly aurait jugé le président américain fou, note Europe 1, citant le livre. Bob Woodward raconte les inlassables efforts du personnel de la Maison-Blanche pour contrôler les humeurs et les élans du locataire du Bureau ovale. Cela inclut, notamment, de comploter pour empêcher certains documents d'atterrir sur son bureau, afin que Donald Trump ne les voit pas. Cette vaste enquête doit évidemment beaucoup à son auteur. La notoriété et le crédit journalistique accordés à Bob Woodward, auteur de livres, non seulement sur Nixon, mais aussi Bush Jr et Obama, amplifient en effet l'écho de l'ouvrage. Le livre, dont des textes ont été publiés par le New York Times, dénonce le président américain, le présentant comme étant colérique. Quelques jours après, le New York Times publiait une tribune d'un haut responsable de l'administration Trump, qui dénonce l'amoralité d'un président qui prend des décisions impulsives, mal avisées et parfois dangereuses. Il peut être quelqu'un qui veut avoir la conscience tranquille, disent des politiciens. Cet éditorial est à la fois fascinant et terrifiant. Il décrit un Donald Trump «impétueux», «belliqueux», «mesquin», qui fait des caprices, prend des décisions mal informées. L'article montre Trump tel que tout le monde le connaît déjà, mais cette fois de Washington, confortant dans son opinion la grande partie du monde, qui était déjà convaincue que le président américain ne tournait pas rond. Son auteur explique qu'il écrit cette lettre pour rassurer le public: certes, Trump déraille, mais des responsables sont là et veillent au grain. Les hauts fonctionnaires résistants n'invoquent pas le vingt-cinquième amendement, celui qui permettrait de déclencher une procédure de destitution du président américain, c'est uniquement pour éviter de provoquer une crise constitutionnelle, dit-il. Le président américain, en colère, a dénoncé l'auteur de la tribune du New York Times, et demandé au journal de dire son nom. Washington est secouée par un seisme politique, et le comportement du président américain est dénoncé par nombre de politiciens.