Après la reconnaissance officielle de la responsabilité de l'Etat français dans la torture et l'assassinat de son père Maurice Audin, Michèle Audin estime que la fin de cette affaire signe le début d'une histoire apaisée. S'exprimant dans une vidéo publiée par Médiapart, Michèle Audin a indiqué qu'après la fin de cette affaire, le moment est arrivé d'aller de l'avant pour une histoire plus apaisée sur la guerre d'Algérie, soulignant que la déclaration du président Emmanuel Macron sur l'assassinat de Maurice Audin est venue combler la distance qui existait entre la vérité, connue déjà depuis 1957, et la version officielle qui évoquait son évasion. A ce propos, la mathématicienne a fait savoir qu'il restait beaucoup de choses à faire pour les disparus de la guerre d'Algérie. «Il faut établir comment il a été véritablement assassiné», a-t-elle dit, avant d'ajouter : «Il a été torturé, on sait qu'il a été assassiné, mais on ne connaît pas comment cela était fait», a-t-elle dit. Dans ce sillage, le président Macron a indiqué dans sa déclaration remise jeudi dernier à la veuve de Maurice Audin qu'«il importe que cette histoire soit connue, qu'elle soit regardée avec courage et lucidité». A cet effet, il a appelé à l'approfondissement du travail de vérité qui doit ouvrir la voie à une meilleure compréhension du passé français et à une volonté nouvelle de réconciliation des mémoires et des peuples français et algérien. «Il y va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtris, dont elle a bouleversé les destins, tant en Algérie qu'en France», a-t-il ajouté. Pour Michèle Audin, «ce n'est pas une chose simple, mais il faut le faire, d'autant que le président Macron a ordonné l'ouverture des archives et appelé les personnes détenant des archives à les faire connaître». Il y a lieu de rappeler que dans sa précédente déclaration, le chef de l'Etat français a affirmé la République ne saurait minimiser ni excuser les crimes et atrocités commis durant ce conflit. «Cette reconnaissance vise notamment à encourager le travail historique sur tous les disparus de la guerre d'Algérie», a-t-il précisé. «Une dérogation générale dont les contours seront précisés par arrêtés ministériels après identification des sources disponibles ouvrira à la libre consultation tous les fonds d'archives de l'Etat qui concernent ce sujet», a-t-il précisé. A ce sujet, Macron a rappelé que ceux qui auraient des documents ou des témoignages à livrer à se tourner vers les archives nationales pour participer à cet effort de vérité historique.