Le Mali s´engage à poursuivre avec «rigueur et célérité» la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation dans le pays, un processus lancé en 2014 sous la conduite d'une médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file. En effet, le président malien Ibrahim Boubacar Keita a indiqué hier, dans un message à la nation rendu public à l´occasion du 58e anniversaire de l'indépendance de son pays, que «la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, sera poursuivie avec rigueur et célérité, avec comme seul souci la promotion du développement global du pays». Il a souligné, dans un autre discours, prononcé devant des chefs d´Etat et de gouvernement, dont le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, venus assister à son investiture pour un second mandat de 5 ans, l´importance de la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, saluant l´Algérie pour la domiciliation des pourparlers intermaliens dans des conditions «de convivialité et d´amitié réelles». «Encore une fois, je tiens à saluer nos frères algériens et le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la domiciliation des pourparlers dans des conditions de convivialité et d´amitié réelles où jamais nous n´avons senti le moindre mépris et la moindre déconsidération. Merci l´Algérie», a indiqué M. Keïta devant un parterre de chefs d´Etat et de gouvernement, dont le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, représentant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, venus assister à la cérémonie d´investiture. De leur côté, les signataires de l'Accord ont décidé, lors de la 27e session du Comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation (CSA) au Mali (gouvernement, groupes armés du Nord et observateurs) tenue mardi et mercredi derniers à Bamako, d'entreprendre une «nouvelle dynamique plus productive» dans la mise en œuvre de l'Accord de paix, a indiqué le président du CSA, Ahmed Boutache. Dans ce sens, le ministre malien de la Réconciliation et de la Cohésion sociale, Lassine Bouaré, a expliqué que la nouvelle démarche consistera «à hiérarchiser les actions et à s'attaquer à celles qui sont prioritaires pour atteindre un point de non-retour». «Les actions prioritaires sont relatives aux questions institutionnelles de défense et de sécurité, à l'appropriation de l'accord par tout le monde, toutes les couches de la société sans exception afin de favoriser une mise en œuvre participative», a ajouté le ministre malien. Pour rappel, les Etats-Unis, les Nations unies et l'Union Africaine ont souligné en mai dernier, lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la paix en Afrique, l'importance de mettre en œuvre l'Accord de paix issu du processus d'Alger qui demeure «le seul instrument en mesure de rétablir la sécurité au Mali et dans la région du Sahel». Les Etats-Unis ont indiqué que les solutions sécuritaires, y compris la Force conjointe du G5 Sahel, ne suffiront pas à régler les questions de gouvernance et les défis économiques dans la région, soulignant l´impératif de «ne pas perdre de vue le processus de paix au Mali en s'attaquant aux causes profondes du conflit». «L'Accord d'Alger reste le meilleur instrument à notre disposition pour commencer à faire face à la situation au nord du Mali», ont-ils affirmé, tout en lançant un appel aux parties maliennes à mettre en œuvre les dispositions de l'accord. De son côté, la responsable onusienne aux opérations de maintien de la paix, Bintou Keita, qui avait présenté un compte rendu du rapport du secrétaire général sur la force G5 Sahel, a déclaré que l'accord d'Alger se présente comme «la pierre angulaire de tout effort de stabilisation dans la région». La déléguée de l'Union Africaine, Fatima Kyari Mohammed, qui a souligné la complexité et la nature multidimensionnelle des défis qu'affronte la région du Sahel, a exhorté les parties maliennes à redoubler d'efforts pour assurer la bonne mise en œuvre des dispositions principales de l'accord de paix d'Alger.