L'Algérie a joué un rôle extraordinaire dans la décision des pays OPEP et non-OPEP, de maintenir la production de pétrole, et, du coup, la stabilité des prix. Invité hier, en marge d'une conférence de presse, à donner son avis sur l'impact de la réunion du Comité de suivi de l'OPEP et non-OPEP, tenue, dimanche à Alger, sur les cours du pétrole, le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a expliqué que «l'Algérie a joué un rôle extraordinaire», précisant qu'elle est arrivée à «stabiliser la production, et, du coup, les prix du pétrole». Concernant les prix du pétrole qui ont franchi la barre des 80 dollars le baril de Brent, hier matin, Ould Kadour a souligné que «le baril du pétrole entre 70 et 80 dollars permet à l'Algérie de se projeter sur les dix prochains années», émettant le souhait de voir le prix du baril de pétrole remonter au-delà des 100 dollars. Cela permet aussi de «prévoir et mettre en place tout un plan de développement économique, mais si le pétrole descend à 40 dollars comme l'année passée, on ne peut pas planifier», a-t-il détaillé. Selon lui, l'Algérie est rassurée par le maintien de la «stabilité» de la production du pétrole, qui est à son «juste prix», selon lui. «Cela permettra de mieux se projeter dans le futur, à même de mettre en œuvre toute une stratégie de développement de la production des hydrocarbures, pouvant booster la croissance économique du pays», a-t-il fait savoir. Ould Kadour a, en revanche, estimé que «la hausse des prix du pétrole à des hauts n'est pas dans l'intérêt des pays producteurs. C'est vrai qu'ils vont tirer des bénéfices énormes, en premier, mais avec le temps, et en raison de baisse possible de la demande, vu l'abondance du produit sur les marchés mondiaux, conduira au final, à une baisse des prix, et aura par conséquent un impact négatif sur les investissements», a-t-il détaillé. Selon lui, «maintenir cet équilibre permet aussi l'augmentation de la consommation, mais aussi le développement des investissements dans le domaine de l'énergie». Il a, à cet effet, fait remarquer que «les investissements ont baissé de 500 millions de dollars, du fait de la baisse du prix du pétrole (40 dollars le baril) l'année dernière. La hausse des prix du pétrole à des niveaux significatifs dans l'intérêt des pays producteurs, qui pourraient tirer des bénéfices dans une période de temps, mais avec le temps, à perdre en raison de la baisse de la demande, qui conduit finalement à une baisse des prix, un impact négatif sur les investissements». Le premier responsable du groupe Sonatrach annonce, en outre, le lancement de nouveaux forages offshore, dès le début de l'année prochaine. «On va bientôt avoir la première exploration forage pour l'offshore. C'est très intéressant pour nous. C'est certain, il y a du potentiel», a-t-il souligné. D'après les études préliminaires, il y a de très bonnes perspectives. «Je pense que dès l'année prochaine, on commencera à faire les premiers forages», a-t-il affirmé. Il s'agit, notamment, de forage des premiers puits en mer pour l'exploration pétrolière. S'agissant de l'exploitation, ou non, du gaz de schiste, Ould Kadour a affirmé que «cette richesse sera inévitablement à exploiter, dans les cinq prochaines années, en prenant en compte que l'Algérie est la troisième réserve mondiale en gaz de schiste». «Sonatrach souhaite exploiter le gaz de schiste, avec l'aide d'un partenaire étranger, ayant l'expérience et la technologie nécessaire pour exploiter cette énergie non conventionnelle», a révélé le PDG de la Sonatrach. Par ailleurs, Ould Kadour a démenti l'information portant arrêt du gazoduc algérien, qui passe par le Maroc vers l'Espagne. «Il n'y a aucune raison pour que l'Algérie décide de mettre à l'arrêt ce gazoduc», a-t-il affirmé, nuançant toutefois, que «si les Marocains voulaient le faire, ils sont libres de leur choix». Et d'ajouter : «dans tous les cas de figures, c'est bénéfique pour l'Algérie».