Le groupe Sonatrach se lancera dans l'exploration du gaz de schiste. Son président-directeur général, Nordine Cherouati, pense que l'Algérie doit avoir sa propre industrie. «Nous ne voulons pas être spectateurs du développement de cette industrie dans les autres pays», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de Sonatrach. De son avis, la compagnie doit «se préparer» pour que la valeur ajoutée de cette industrie soit au profit de l'Algérie. La compagnie s'intéresse aux énergies renouvelables. Des entreprises étrangères sont intéressées pour se lancer dans l'exploration du gaz de schiste en Algérie, a indiqué M. Sahnoune, vice-président activité aval, en marge de la conférence de presse. Le choix du lancement de ce type de projets dépend de la rentabilité et des coûts des forages. Aux Etats-Unis, des puits forés ont été fermés à cause de leur coût, a-t-il noté, relevant que ce pays a foré quelque 30 000 puits. Sonatrach a opté, cependant, pour «une démarche prudentielle». A présent, Sonatrach ne maîtrise pas encore la technologie, ce qui écarte pour l'heure le lancement d'un tel projet. Il n'est pas question pour Sonatrach de forer à perte du moment que le forage d'un seul puits coûte 4 millions de dollars. Même si un projet de gaz de schiste n'est pas rentable, il permettra du moins de créer des centaines d'emplois. Lors de la présentation du bilan de la compagnie, Nordine Cherouati a indiqué que les investissements du groupe Sonatrach ont atteint 14 milliards de dollars en 2010, en hausse de 7% par rapport à 2009. Lors de cette première sortie médiatique, il a confirmé que ces investissements seront «en légère hausse» en 2011. La production du groupe en 2010 a atteint, selon M. Cherouati, 214 millions de tep (tonnes équivalent pétrole) d'hydrocarbures primaires. L'essentiel de la production d'hydrocarbures en 2010, soit les deux tiers provenaient de deux champs que sont Hassi Messaoud et Hassi R'mel. Au sujet de la fiscalité pétrolière réalisée en 2010, le même responsable, citant des chiffres provisoires, a indiqué qu'elle est de 2.844 milliards de dinars, y compris la taxe sur les profits exceptionnels (TPE). Cette dernière est versée par les compagnies étrangères lorsque le prix du baril de pétrole dépasse les 30 dollars. La production de 2010 est en baisse par rapport à 2009, qui a enregistré une production de 222,5 millions de TEP. Environ 150 millions de TEP ont été commercialisés, dont 116 millions exportés et 36 millions commercialisés sur le marché national, a détaillé M. Cherouati. Selon le bilan provisoire, Sonatrach a réalisé un chiffre d'affaires de 56 milliards de dollars en 2010. Le groupe prévoit, par ailleurs, d'augmenter sa production à 243 millions de TEP à l'horizon 2014, à la faveur de la mise en œuvre de nouveaux projets, a ajouté le premier responsable de Sonatrach. Quant au nombre de découvertes réalisées en 2010, il est de 27, contre 16 en 2009. Le niveau de production actuel est de 1,2 million barils/jour, conformément au quota décidé par l'Opep. Concernant les projets du groupe en 2011, le Pdg a indiqué que Sonatrach doublera ses efforts en exploration et augmentera de 27% le programme de forages. Des actions de rénovation des installations sont programmées en 2011. Les capacités de transport seront également augmentées. Parmi les projets cités par les responsables de Sonatrach figure la réalisation du gazoduc GR4 qui était à l'arrêt. Sa réception était prévue initialement pour 2012. Le projet El Merk, situé dans le bassin de Berkine, est exploité par la société nationale algérienne Sonatrach et le groupe américain Anadarko Petroleum Corp sera mis en production en 2012 aussi. Dans un mois, la compagnie lancera un programme d'exploration en offshore. De nouvelles zones seront également exploitées à compter de cette année, notamment à Tindouf, Béchar et au niveau des frontières avec le Mali. Le gazoduc Medgaz est, par ailleurs, achevé et son démarrage est prévu dans deux à trois semaines, a-t-il annoncé. Formation et revalorisation salariale pour les travailleurs Un vaste programme de formation est prévu pour toucher une moyenne de 4 personnes sur 10. Des formations «diplômantes» sont également prévues pour permettre au personnel d'améliorer ses qualifications. Dans ce contexte, des formations dans les nouveaux métiers comme l'expertise comptable, les capacités d'audit, le contrôle et la gestion sont prévues. En intégrant le personnel de la Société nationale de la pétrochimie (Enip), la masse salariale du groupe évoluera en 2011. Cette évolution résultera aussi de la revalorisation des salaires, a ajouté Nordine Cherouati.