Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a regretté le flou qui persiste autour de l'élection présidentielle de 2019, pointant du doigt une absence de vision chez les tenants du pouvoir. Le parti islamiste, qui a réuni, mardi, son bureau exécutif sous la présidence d'Abderrezak Makri, a considéré que «la persistance de la situation de flou concernant l'élection présidentielle est la preuve de la perte de vision au sein du système de gouvernance». Dans un communiqué sanctionnant les travaux de la réunion, rendu public hier, le MSP a dénoncé, dans son analyse de la situation politique du pays, ce qu'il qualifie de «luttes pour le pouvoir dans les couloirs sombres». Loin, a-t-il ajouté, de l'intérêt national qui ne peut être garanti que par la pratique démocratique et la transparence dans la gestion des affaires publiques. Le MSP, faut-il le préciser, n'a pas encore dévoilé son plan d'attaque pour «la participation» déjà tranchée, au scrutin du printemps prochain. D'où son insistance, à chaque fois, sur le manque de visibilité qui caractérise la scène politique, à quelques mois seulement du rendez-vous. Dans les coulisses du parti islamiste, l'on évoque déjà la possibilité d'une candidature d'Abderrezak Makri. Ce dernier a brillé par une série de rencontres, récemment, avec plusieurs chefs de parti, de l'opposition comme du pouvoir, autour de son initiative de consensus national. Hélas, son projet a subi un échec frontal, après le refus de la majorité des partis de le suivre dans sa démarche. Mais Makri continue d'occuper la scène politique par des interventions sur toutes les questions, et des réunions périodiques sanctionnées par des déclarations et des conférences. Une présence qui nous renseigne, en fait, sur ses visées politiques. Sur le plan économique, le bureau exécutif du MSP a dénoncé «l'échec» de la gestion menée par le gouvernement. Le parti considère «le fait d'attendre la montée des prix du pétrole pour annoncer la santé et la stabilité de l'économie nationale, comme preuve d'échec et d'incapacité à gérer les affaires du pays». Pour le MSP, la crise des hydrocarbures en Algérie, ne se limite pas seulement aux prix du baril, mais aussi au recul de la production et la montée de la consommation locale de l'énergie. Le mieux qui est demandé sur le plan de l'économie, ajoute le parti, est «que l'Algérie rejoigne le concert des pays émergents, non pas la continuité à gérer les crises ». Par ailleurs et comme l'actualité l'oblige, le parti s'est joint à la cause des retraités de l'armée nationale, qui ont manifesté durant une semaine à Réghaia, après avoir été empêchés par les services de l'ordre de rejoindre la capitale. Le MSP, tout en appelant «à l'ouverture d'un dialogue» avec ces retraités, auxquels il faut garantir leur droit à la manifestation, interpelle les pouvoirs publics afin «de s'éloigner de la violence, en réponse aux revendications légitimes des citoyens». Sur un autre registre, le parti d'Abderrezak Makri, s'est élevé contre «l'utilisation» par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, «d'une langue étrangère dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies». Ce qui constitue, conclut le MSP, «un abandon de la souveraineté nationale et une violation de la Constitution». Enfin, lors de sa réunion, le MSP a passé en revu l'opération de renouvellement des instances locales, tout en préparant la deuxième phase, avec l'élection des conseils consultatifs de wilayas durant le mois d'octobre. «Une opération à même de renforcer la pratique démocratique et l'alternance aux poste de responsabilité», a-t-il indiqué.