Abderezzak Makri incarne l'aile dure du MSP La sortie de Makri a étonné un nombre important d'observateurs de la scène politique nationale. Un parti islamiste qui a participé à toutes les étapes qui ont caractérisé l'évolution du pouvoir algérien depuis 1990. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderezzak Makri, a fait une sortie ces derniers jours, le moins que l'on puisse dire, fracassante sur le plan politique. Cette sortie est inhérente au sujet de la transition démocratique et politique: l'institution militaire doit jouer un rôle prépondérant dans ce qu'il qualifie de période de transition. Makri a déclaré que «l'armée doit jouer le rôle de la garante d'une transition démocratique». C'est là une litote qui démontre que le MSP est une structure «adaptable et corvéable à merci». Abderezzak Makri qui s'est proposé comme un homme qui incarne l'aile dure du MSP face à l'aile qui faisait dans la «mollesse» dans ses positions et sa relation vis-à-vis du pouvoir en place exige que le mouvement retrouve sa place naturelle, à savoir sa participation dans le gouvernement et être un partenaire de choix. Finalement, Makri n'est que le prolongement logique de la stratégie de son mouvement depuis sa création en 1990, un mouvement qui assure sa pérennité en jouant sur les contradictions d'une situation politique du pouvoir pour se positionner en acteur de ce jeu peu propre en politique. Le premier responsable du MSP avait souligné que «l'option du 5e mandat pour le président en exercice est «beaucoup moins certaine» ces derniers temps, qu'elle ne l'était il y a deux ou trois mois», cette déclaration a été renforcée par une autre déclaration qui indique que «tout se jouera dans le dernier quart d'heure». Makri avait qualifié le système politique de «fermé», mais l'ouverture politique pourrait se faire avec le recours de l'institution militaire dans le cadre d'un «consensus national» comme il l'avait mentionné dans sa dernière sortie médiatique. L'exemple du MSP est un cas qui suscite des interrogations multiples dans la mesure où ce mouvement était partie prenante et à part entière dans ce qu'il vient de qualifier aujourd'hui comme «système fermé». Mais cette fois, le MSP, et à sa tête Abderezzak Makri, n'hésite pas à utiliser crûment des propos politiques en les nommant sans ambages. Pour le MSP, l'armée constitue la pierre d'achoppement dans la résolution de ce qu'il appelle une «impasse» institutionnelle qui frappe le pays. La sortie de Makri a étonné un nombre important d'observateurs de la scène politique nationale. Un parti islamiste qui a participé dans toutes les étapes qui ont caractérisé l'évolution du pouvoir algérien depuis 1990. Le MSP «innove» dans sa pratique politique et dans son discours, il rappelle aux «initiés» de la chose politique que l'institution militaire est une solution dans le cas que vit le pays et pour cause, l'expérience espagnole et celle du Portugal. Est-ce que l'Algérie est dans la même posture que ces deux pays où Franco et Salazar les avaient entraînés respectivement dans les abîmes de la guerre civile? Le cas des deux pays sus-cités n'est autre qu'une absence totale et chaotique de l'Etat et de la cohésion politique à travers les guerres civiles qui les avaient ébranlés. C'était normal que l'armée prenne en main les choses et impose une feuille de route pour préserver et sauvegarder le pays. Dans le cas des deux pays sus-cités, la classe politique était défaillante et responsable de la guerre civile. Makri en se référant à l'expérience de l'Espagne et du Portugal, a omis de dire dans quel contexte l'armée est intervenue pour prendre les commandes du pouvoir et assurer la transition démocratique et politique dans ces deux pays. Le processus démocratique est l'émanation et le prolongement de la seule élection et la mobilisation populaire dans ce cadre qui consacre la démarcation politique via l'urne. Quant à l'institution militaire, celle-ci a affirmé à plusieurs occasions que sa mission consiste en la défense de la souveraineté nationale et de faire face aux menaces qui guettent le pays à ses frontières et de l'extérieur. George Washington avait déclaré dans ce sens que «se rendre dépendant d'une armée est, assurément, s'appuyer sur un bâton brisé», c'est dire que l'amalgame et la confusion en politique pourraient se transformer en un élément nuisible quand on fait dans «l'illusionnisme» et le «fétichisme» politique. Makri qui en appelle à l'armée pour assurer la gestion d'une transition de 5ans n'est pas en osmose avec la société qui aspire à une pratique politique qui vise à mettre en place des formes de gestion et de fonctionnement qui consacreront la démarche fondée sur l'urne comme ultime mécanisme et mode opératoire en politique. Quant aux appels qui font dans le rafistolage politique et le maintien du statu quo ces derniers ne sont que fumisteries et chimères. Makri présente son projet à Benyounès et Benflis Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri a rencontré le président du parti Talai El Houriyat, Ali Benflis et le président du parti du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, auxquels il a présenté l'initiative du mouvement relative au consensus national qui repose sur l'idée d'une «transition politique et économique réussie». Le président du MSP a précisé sur son compte Facebook que les deux rencontres, ayant porté essentiellement sur la situation socio-économique du pays, ont mis en évidence «une grande convergence de vues sur le diagnostic de la crise et les solutions à même d'y remédier», et ce à travers «une vision politique garantissant l'amorce d'un processus consensuel menant vers l'élection présidentielle». Cette démarche garantira selon Makri «la stabilité, permettra une meilleure exploitation des ressources disponibles et d'assurer un climat d'affaires qui favorise l'investissement, la libre concurrence et l'égalité des chances». Elle permettra en outre de «réaliser des réformes politiques et de consacrer les libertés, la démocratie et l'alternance pacifique au pouvoir sur la base de la compétitivité entre les programmes».