Le président du MSP propose la mise en place d'un pouvoir consensuel dont la mission est de diriger le pays pour une période de transition de cinq ans. Après le discours, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) d'Abderrezak Makri passe à l'action. Dans sa quête d'un consensus national qu'il réclame au même titre que d'autres partis de l'opposition, depuis notamment la veille du quatrième mandat contesté du président Bouteflika, le parti a entamé, il y a quelques jours, des rencontres avec des chefs de formations politiques, toutes obédiences confondues. Dans un communiqué rendu public hier, le parti d'Abderrezak Makri a indiqué avoir rencontré successivement le chef de Talaïe El-Houriat de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, et le président du Mouvement populaire algérien (MPA), de l'ancien ministre Amara Benyounès. La rencontre avec Ali Benflis, précise-t-on dans le même communiqué, a été à l'initiative de ce dernier. Elle fait suite à une visite similaire que Makri lui a rendue auparavant. En revanche, le président du MPA, Amara Benyounès, a été reçu, à sa demande. À l'occasion, il a été question du diagnostic de la crise politique et économique affectant plus que jamais le pays et les possibilités de trouver le consensus national tant souhaité. L'enjeu de fond étant la présidentielle de 2019... Dans son communiqué, le MSP se déclare satisfait de ses premiers échanges ayant révélé "un rapprochement" dans la vision avec ses deux partis, d'obédiences distinctes, voire aux objectifs diamétralement opposés. Ces rencontres bilatérales, apprend-on auprès d'un membre de la direction du parti islamiste, seront, progressivement, étendues à l'ensemble des acteurs politiques, opposition et pouvoir inclus, auxquels des invitations officielles ont déjà été adressées. L'enjeu, explique notre source, est de jeter les ponts de dialogue avec l'ensemble des représentants de la classe politique en vue de trouver un consensus national, notamment dans la perspective de l'élection présidentielle de 2019, jusque-là entourée d'un flou total. Une fois le consensus trouvé, souhaite le MSP, il sera question de trouver des mécanismes adéquats pour la mise en place d'un pouvoir consensuel dont la mission est de diriger le pays pour une période de transition. Cette période devra durer le temps d'un mandat présidentiel, à savoir cinq ans. Soit, explique-t-on, le temps nécessaire pour l'engagement de réformes politiques profondes dont l'objectif est de redéfinir les règles du jeu politique dans le sens de garantir des élections transparentes et honnêtes. Autrement dit, la mise en place des règles démocratiques pour permettre une compétition politique et l'alternance démocratique au pouvoir, selon la volonté populaire. Si le consensus autour de cet objectif semble être déjà dégagé, même de manière informelle, entre l'ensemble des partis de l'opposition, il reste cependant encore tributaire du manque de volonté politique du pouvoir en place lequel n'affiche à présent aucune disposition à lâcher du lest. Il s'agit là du défi majeur que les acteurs de l'opposition tenteront de relever au courant des prochaines semaines. Un dialogue auquel sont conviés également les partis au pouvoir. Du moins, de la part du MSP qui se propose désormais pour un rôle de médiateur entre les différents acteurs politiques. Farid Abdeladim