Se procurer les médicaments nécessaires pour guérir d'une pathologie n'est pas chose aisée en Algérie, en cause, les manques répétitifs de médicaments dans les pharmacies. Si la liste des médicaments en rupture de stock est longue, soit 243 médicaments, les arguments fournis par les responsables du secteur pour expliquer cet état de fait peinent à convaincre les malades, malgré les assurances du ministère de la Santé, qui annonce qu'il n'y aura plus de ruptures de médicaments en 2019. En effet, la directrice de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques du ministère de la Santé, Mme Ouafa Benayed Chérif, invitée de la Rédaction de la Chaîne 3, a annoncé que ces ruptures de médicaments ne devraient plus se répéter, puisque pour 2019, le programme d'importation est bientôt finalisé, sachant que 85% des opérateurs ont remis leur programme. Pour les 15% restants, un délai d'une semaine supplémentaire leur a été accordé pour le déposer. En ce qui concerne les ruptures de stock des 243 médicaments, Mme Ouafa Benayed Chérif a estimé que «c'est la marque qui est en rupture, alors que la molécule existe». Cependant, la responsable de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, sous la tutelle du ministère de la Santé, a reconnu que c'est à l'agence seule que devrait revenir la gestion des médicaments, ce qui permettrait de ne plus retomber dans les problèmes de ruptures de stock ou de pénuries. Par ailleurs, l'intervenante a souligné que les médecins devraient prescrire des médicaments produits en Algérie au lieu de ceux produits à l'étranger. Dans le même ordre d'idées, elle a reconnu que ces ruptures de médicaments sont liées «au retard de signature des programmes d'importation des molécules». Il faut signaler, toutefois, que certaines officines, à la demande de leurs clients, ramènent des médicaments «cabas», soit de l'étranger, sans que le client ne soit rebuté par le prix exorbitant du médicament. Par ailleurs, la directrice de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques a relevé que la signature des programmes d'importation de médicaments, dits essentiels, a été faite dans les délais, contrairement à ceux produits localement, en raison de «la vérification préalable des stocks encore existants, et de l'examen des capacités de leur production». Dans une récente déclaration, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, avait imputé ces ruptures de médicaments au retard de signature des programmes nécessaires à leur importation, par le ministère de la Santé. Pour le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, la promulgation de la nouvelle loi sanitaire offrira un cadre réglementaire dans la résorption des ruptures de médicaments. De son côté, le président de la Fédération algérienne du médicament (FAM), Abdelwahed Kerrar, a estimé que pour mettre fin aux pénuries, il faut recourir à la fin du monopole et à la révision des prix.