Il sera opérationnel dès septembre prochain et permettra, aussi, aux officines de signaler systématiquement toutes les dérives pouvant exister dans le circuit du médicament. Un peu plus de 50% du nombre de molécules enregistrées en Algérie reviennent à la fabrication locale dont le montant est supérieur à celui de l'importation. Une avancée remarquable mais loin d'éradiquer les problèmes persistants de pénuries, de ruptures de stock et autres tensions dans l'approvisionnement qui caractérise le marché des médicaments ces derniers temps. Raison pour laquelle le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, par la voix de Lotfi Benbahmed, le président de l'instance, a annoncé l'instauration d'un mécanisme destiné aux pharmacies pour signaler toute rupture ou insuffisance dans l'approvisionnement en médicaments, qui sera opérationnel dès le mois de septembre prochain. "Nous allons mettre en place un site Internet avec un logiciel spécialisé qui sera opérationnel au début du mois de septembre où les pharmaciens devront signaler les ruptures de médicament et les insuffisances d'approvisionnement", a-t-il indiqué, jeudi dernier, sur les ondes de la Radio algérienne, expliquant qu'"il sera demandé aussi aux pharmaciens de signaler systématiquement toutes les dérives pouvant exister dans le circuit du médicament". Un point sur lequel les pouvoirs publics devraient, en effet, se pencher davantage pour une meilleure maîtrise d'un marché estimé à 3,3 milliards d'euros à fin 2016, assuré par 314 opérateurs privés, 150 grossistes-distributeurs et 9 600 officines de pharmacie. S'agissant de l'indisponibilité de certains médicaments, M. Benbahmed a reconnu l'existence de "ruptures récurrentes" de certains produits, en raison des insuffisances d'approvisionnement ou bien du fait de la non-délivrance de programmes pour les importer, balayant ainsi d'un revers de la main les déclarations émises par un responsable du secteur de la santé qui réfute "l'existence de pénurie" et préfère parler de "certains médicaments à flux tendus", imputant ce fait, dans la plupart des cas, à des facteurs exogènes sans aucun rapport avec "un problème de prévision". Lotfi Benahmed est, cependant, bien clair dans son intervention et regrette même le fait que les laboratoires "ne disposent pas de 90 jours de stock" considéré comme stratégique pour répondre à la demande. M. Benbahmed a plaidé, à ce propos, pour une application de la loi existante, en assurant les trois mois du stock dans la mesure où "on n'est pas à l'abri d'événements internationaux ou bien de conflits sociaux au niveau des ports à l'étranger susceptibles de provoquer des retards de livraison de médicaments qui ne sont pas produits localement". Pour ce qui est de l'Agence nationale du médicament, créée en 2008 et confortée par la loi sanitaire adoptée récemment par les deux Chambres du Parlement, M. Benbahmed a souligné la nécessité de la "doter de moyens dont elle ne dispose pas actuellement". Sur l'apport de cette agence, il a indiqué qu'il "faut arriver à un niveau de gestion plus élaboré avec plus de moyens, des commissions de travail et une stabilité du personnel". Interrogé sur la relation devant lier la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à cette Agence, M. Benbahmed a estimé qu'une partie des prérogatives de cette direction sera exercée par l'Agence, en application de la loi, appelant, à l'occasion, à "une agence du médicament plus forte et une direction de la pharmacie mieux dotée". Nabila Saïdoun