Malgré les efforts consentis par les autorités locales de Tizi-Ouzou pour le développement du secteur de la santé, beaucoup reste à faire pour améliorer la qualité du service public des soins. Plusieurs établissements publics de santé de proximité (EPSP) et de polycliniques répartis à travers le territoire de la capitale de Djurdjura font face non seulement au manque du personnel médical, mais aussi à la dégradation de la qualité des soins effectués. C'est le cas de l'Etablissement hospitalier spécialisé dans la gynécologie et obstétrique (EHS) Sbihi Tassadit, qui n'arrive pas à faire face au nombre important de parturientes qui sont acheminées des autres établissements de santé de différentes localités, alors que sa capacité d'accueil ne dépasse pas les 80 lits. Ce qui incite les responsables de cet EHS à mettre deux parturientes dans un seul lit. Pis encore, selon les témoignages recueillis auprès de certaines femmes, elles nous ont révélé qu'elles ont accouché par terre. Ce qui dégrade inévitablement la qualité de la prise en charge des parturientes. De son côté, le personnel médical exerçant au niveau de cet EHS, a saisi les autorités locales dans le but de mettre fin à cette pression qu'ils subissent quotidiennement, tout en plaidant de doter chaque localité d'une maternité dont l'objectif d'assurer une meilleure prise en charge de femmes.A souligner que cette surcharge que subit l'EHS Sbihi a coûté la vie à plusieurs parturientes qui ont été «maltraitées» lors de leur accouchement, selon les mêmes témoignages. Manque de moyens médicaux Pour sa part, la polyclinique de Bouzeguène fait face au manque de médecins-spécialistes et elle est dépourvue d'unité de transfusion sanguine. Le même constat a été fait au niveau de différentes unités de soins implantées au niveau de différents villages de la localité de Bouzeguène qui nécessitent, quant à elles, des travaux de réhabilitation pour répondre aux besoins de la population. A titre d'exemple, l'unité de soins du village Aït Yekhlef et Taourit qui, faute de lancement de travaux de réhabilitation, les malades sont contraints de se déplacer dans les localités limitrophes pour y bénéficier de soins. Cette structure de santé est dépourvue d'une unité de transfusion sanguine, ce qui pousse les malades de parcourir des kilomètres pour être examinés dans d'autres établissements de santé des localités limitrophes. Devant une telle situation, la population locale de Bouzeguène appellent les autorités locales d'accélérer la cadence des travaux de la réalisation de l'hôpital de 60 lits inscrit à l'indicatif de leur localité. Concernant la couverture sanitaire dans la commune de Tizi Tletta dans la daïra de Ouadhia au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou reste insuffisante pour répondre à la demande locale. Malgré la mise en place de structures de santé au niveau du village d'Aït Abdelmoumène, Cherfa et Ighil Imoula, mais cela reste insignifiant pour améliorer la qualité du service public de la santé en faveur de la population locale. D'ailleurs, la structure de santé implantée au niveau du village Aït Abdelmoumène est dans l'incapacité de répondre aux doléances de 7361 citoyens que compte ce village. Idem pour la localité de Ifigha (45 km à l'est de Tizi-Ouzou) qui est dépourvue d'une maternité et d'un hôpital pour la prise en charge sanitaire des malades. Ces derniers, il faut le dire, sont contraints d'effectuer leurs soins médicaux au niveau de l'EPH de Azazga. Pour sa part, la localité de Aïn-El-Hammam (à une soixantaine de kilomètres au sud de Tizi-Ouzou) fait face au manque de maternité pour éviter le déplacement de leurs parturientes au niveau des établissements de santé du Centre-ville de Tizi-Ouzou. Mise en place en 2016, la nouvelle maternité dont a bénéficié cette commune ne dispose pas de moyens médicaux pour une meilleure prise en charge des femmes accoucheuses de cette localité perchée au mont du Djurdjura. Pis encore, aucun radiologue n'a été mobilisé pour la lecture des résultats du scanner installé depuis 05 ans au niveau de l'hôpital de Aïn-el-Hammam. Ce scanner, rappelle-t-on, a coûté des millions de dinars pour le gouvernement. C'est le cri de détresse qui a été lancé par la population locale au profit du directeur de la santé et de la population (DSP), Pr Abbès Ziri qui est interpellé pour désigner un médecin compétent chargé pour la lecture des résultats du scanner.