L'annonce de la découverte de 130 cas suspectés d'infection au virus du Nil occidental en Tunisie a provoqué un état d'alerte dans toutes les wilayas de l'extrême Est algérien. D'après les autorités tunisiennes, le virus s'est propagé progressivement de l'est vers l'ouest du pays depuis une semaine. Ce virus, transporté notamment par les oiseaux migrateurs et transmis à l'homme par piqûres de moustiques, soulève de grandes craintes sur son introduction en Algérie. Le nombre de cas découverts en Tunisie pourrait être revu à la hausse dans un prochain bilan. Le premier bilan établi vendredi dans ce pays voisin pourrait augmenter dans les prochains jours. «C'est ce qui a été enregistré jusqu'à présent, mais ce chiffre pourrait être plus élevé, car seuls 20% des personnes infectées par le virus présentent des symptômes tels que fièvre et grippe», a souligné Nabila Borsali-Falfoul, directrice générale de la santé, dans des déclarations à la presse, en marge de la réunion de la Commission nationale pour la prévention et le contrôle des maladies épidémiologiques en Tunisie, qui s'est tenue vendredi. Selon Insaf Ben Alaya, directrice de l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE), en Tunisie, un homme originaire de Sousse, âgé de 73 ans, est décédé vendredi dernier «probablement» des suites de l'infection par ce virus. Un plan d'urgence sanitaire est enclenché pour contenir une éventuelle épidémie chez nos voisins de l'Est. À noter que les principaux vecteurs de transmission de ce virus mortel à l'homme sont les piqûres de moustiques. C'est un virus qui peut se transmettre d'homme à homme par la transfusion sanguine également. Les oiseaux migrateurs sont les principaux transporteurs de ce virus d'une région à une autre. Le mouvement de ces derniers en cette saison d'automne soulève une vraie menace de ce virus en Algérie, cela d'autant plus que le climat de ces dernières semaines, caractérisé par de fortes pluies et de la chaleur, en favorise l'évolution. Pour rappel, l'Algérie a fait face à deux sérieuses menaces sanitaires durant l'été dernier. Au mois de juillet, l'apparition de moustiques tigres a provoqué une grande panique dans un grand nombre de wilayas. En septembre, c'est une maladie moyenâgeuse qui a refait son apparition à Blida : le choléra. L'évolution des deux virus dans le pays a été vite stoppée, mais le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière s'est illustré par une gestion catastrophique de la communication autour de ces virus. Concernant cette nouvelle menace du virus du Nil occidental qui pointe à nos frontières Est, le ministère de la Santé n'a pas encore jugé utile de communiquer. Arezki Ibersiene