Salima Ghezali est exclue et un autre député risque la radiation Comme il fallait s'y attendre, Salima Ghezali, députée d'Alger, a été définitivement exclue des rangs du FFS par la commission de médiation du parti, devant laquelle elle a comparu il y a quelques jours. L'annonce a été faite, hier, par la concernée, à qui il est reproché d'avoir écrit une lettre au vice-ministre de la défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, sans l'aval de la direction. Elle a dénoncé une atteinte à la liberté d'expression, et ses partisans sont scandalisés par cette décision. «Ils peuvent tout prendre, les meubles, les immeubles, l'argent, les postes, les mandats, et même le sigle, sauf l'héritage politique et éthique de Ait Ahmed, il appartient à ceux qui le défendent», a réagi Hassen Ferli, ancien chargé de communication du parti, écarté à l'instar de nombreux anciens cadres par la direction actuelle, menée par Ali Laskri. L'annonce a provoqué un tollé, et la direction du parti a minimisé l'information, ne voulant pas admettre l'existence d'une crise en son sein. «Il n'y a ni feu ni rien dans la maison. Le FFS se porte très bien», a réagi Ali Laskri, coordinateur de l'Instance présidentielle, que nous avons contacté. «Au FFS, nous avons des textes opposables et imposables à tous», a affirmé pour sa part, Jugurtha Abbou, actuel chargé de communication du parti, contacté par nos soins. Affirmant que la direction nationale n'a pas encore reçu le PV de la commission de médiation et de règlement des conflits, notre interlocuteur a précisé que l'exclusion de Salima Ghezali «est une affaire interne au parti». Et que dire des dénonciations de la députée ? «C'est son affaire», a répliqué M. Abbou. Dans une déclaration à la presse, Salima Ghezali a déclaré : «je n'ai pas à demander la permission à qui que ce soit pour défendre les principes qui sont les miens et qui, je le croyais, convergeaient avec ceux du FFS. S'ils ont glissé quelque part, que la soumission à la direction primait sur les convictions militantes, c'est leur souci, pas le mien». «Ils m'ont sanctionnée parce que j'ai utilisé, comme toujours, comme depuis que j'ai appris à parler, ma liberté d'expression pour défendre un principe théoriquement sacré au FFS, qui est la primauté du politique sur le militaire, et autre, la plate-forme de la Soummam», a-t-elle ajouté. L'exclusion de la députée d'Alger intervient au lendemain de la comparution d'un autre député, l'ancien chef du groupe parlementaire du FFS, Chafaâ Bouaiche, devant la même commission. Rien n'a filtré de cette séance, et le député, à qui on reproche d'avoir dénigré la direction, s'attendait à son exclusion depuis le 20 avril dernier, date où Ali Laskri est devenu le principal dirigeant du parti. Les deux députés ont bénéficié du soutien de certains cadres du parti, écartés par l'équipe de Laskri, qui ne recule devant rien afin de solder ses comptes avec ses adversaires. Il a bénéficié, également, de l'appui des fils de Hocine Aït Ahmed, le fondateur du parti en 1963. Mais tous ces soutiens semblent inutiles, puisque la machine à broyer est actionnée.