Malgré sa victoire, mardi soir, dans son antre du 8 mai 1945 contre le Al Ahly du Caire (2-1), l'ES Sétif n'a pas réussi à atteindre la troisième finale de C1 de son histoire. Vu l'honorable prestation des gars d'Ain El Fouara durant cette manche retour des demi-finales de la Ligue des champions africaine, on est presque tentés de dire qu'il y avait de la place pour une historique remontada. Face à l'ogre égyptien qui jouait pour une douzième qualification en finale de la compétition (un record absolu), l'équipe de Rachid Taoussi a bousculé son adversaire durant la majeure partie de la rencontre, jusqu'à le faire douter dans le dernier quart d'heure, a travers deux buts inscrits en l'espace de cinq minutes, œuvres de Bakir (67′) et Guecha (72′). Malheureusement pour l'aigle noir, le but encaissé un peu plutôt, sur une erreur de marquage de Bedrane, a réduit sensiblement ses chances de s'offrir l'octuple champion d'Afrique, comme ce fut le cas il y a exactement trente ans. Seulement les coéquipiers d'Abdelmoumene Djabou avaient laissé passer leur chance durant le match aller, en étant incapables de concrétiser au moins une des quelques occasions qu'ils se sont procurés sur la pelouse stade Al Salam du Caire. S'ils avaient réussi à le faire, ils auraient certainement abordé ce match retour avec beaucoup plus de conviction, quand bien même le Ahly a montré, pour la énième fois, grâce à sa grande expérience continentale, qu'il excellait, dans la gestion du match. Après avoir résisté aux assauts sétifiens notamment en première mi-temps, les égyptiens ont choisi le moment idéal, pour frapper par le biais de leur virevoltant attaquant, Walid Solimane, qui a exploité une mauvaise lecture de Bedrane, pour tromper de près Zeghba (61′). En marquant ce fameux but à l'extérieur, le Ahly venait de faire le plus dur. Mais l'Entente, même assommée par cette réalisation assassine, a eu le mérite de ne pas baisser les bras. Sa capacité de réaction a été même digne des grandes équipes. La preuve, elle n'a eu besoin que de dix minutes pour renverser la vapeur, sauf que pour marquer quatre buts en deuxième période, à une équipe comme Al Ahly, cela relève carrément du miracle. Aucune équipe ne l'a fait d'ailleurs en Afrique. En treize demi-finales disputées en C1, les Diables Rouges n'ont en perdu que deux, dont une face à l'ESS aux tirs au but en 1988. Le public sétifien était en quête d'exploit. Mais il n'y en a pas eu, mardi soir, au stade 8 mai 1945. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. «Nous avons tout donné dans ce match retour pour renverser la vapeur, malheureusement, nous avons buté sur une grande équipe du Ahly plus expérimentée dans ce genre de rendez-vous. Le fait que notre public a applaudi ses joueurs à la fin de la rencontre prouve qu'il aucun reproche à leur faire. C'est vraiment dommage qu'on n'ait pas pu lui offrir la qualification», a déclaré, en larmes, Rachid Taoussi. Seule équipe algérienne à avoir remporté en 2014 la Ligue des champions africaine, l'Entente doit désormais se concentrer sur le championnat, si elle veut retrouver l'année prochaine la compétition continentale.