Selon le nouveau rapport de l'institution financière internationale, publié hier à Washington, l'Algérie a amélioré son score de 9 places dans le classement Doing Business 2019 de la Banque Mondiale. Avec un score de 49,65 points sur cent, l'économie algérienne s'est hissée à la 157e place cette année, après avoir été à la 166e en 2017. Le rapport de la BM, qui évalue le cadre réglementaire s'appliquant aux PME dans 190 économies, examine notamment, les conditions dans lesquelles les entreprises peuvent lancer leurs activités, avoir accès à l'électricité, au crédit, ou payer leurs impôts. L'amélioration dans le classement de l'Algérie s'explique, en particulier, par deux réformes menées en matière de commerce transfrontalier et d'accès à l'électricité. Selon la Banque Mondiale, l'Algérie s'est classée, cette année, à la 106e place en matière de raccordement à l'électricité, avec un score de 69,58 points sur cent. L'économie algérienne a figuré, également, à la 76e place dans le domaine de règlement de l'insolvabilité, la 112e pour ce qui de l'exécution des contrats, la 129e pour l'obtention de permis de construire, et à la 150e en matière de création d'entreprises. L'Algérie et la Banque Mondiale avaient signé en 2014, un accord d'assistance technique, visant à améliorer la position de l'Algérie dans ce classement. Dans le cadre de cet effort, le gouvernement avait, également, créé un comité dédié à l'amélioration du climat des affaires. Il y a lieu de rappeler que le nouveau rapport de la BM, intervient quelques mois après les révélations fracassantes de son ancien économiste en chef, Paul Romer, sur les changements de la méthodologie de ce classement, qui ont été motivés par des considérations politiques. L'économiste américain, Nobel de l'économie pour 2018, qui a démissionné après ces révélations, avait cité le cas du Chili, dont la notation aurait été volontairement abaissée depuis l'arrivée au pouvoir, en 2014, de la socialiste Michelle Bachelet. Le Chili, qui a enregistré depuis 2010, une progression constante dans le Doing Business, a vu son classement chuter de la 34e place en 2014, à la 57e place en 2017, en raison de l'introduction d'un indicateur sur les délais de paiement des impôts, imposé aux entreprises, qui a coûté cher à ce pays en matière d'attractivité économique. L'audit indépendant commandé ensuite par la Banque Mondiale, a pointé «les changements fréquents de la méthodologie» suivie dans l'élaboration de Doing business, qui auraient eu des répercussions politiques sur certains pays évalués. Si l'audit a soutenu qu'il n'y a pas eu de manipulation politique dans le cas du Chili, il a, cependant, conclu que «les changements fréquents de la méthodologie réduisent la valeur des indicateurs pour les chercheurs, les décideurs et les médias». Il ressort de cet examen, publié en juillet dernier, que les changements dans les scores obtenus par les pays évalués, font l'objet «d'un suivi intensif de la part des médias nationaux et internationaux, souvent sans tenir compte des modifications apportées à la méthodologie, et peuvent affecter de manière plausible les politiques nationales et même les élections», a relevé l'audit.