L'ES Tunis et sa vedette algérienne, Youcef Belaili, ont réalisé un mémorable exploit, vendredi soir à Radés, devant Al-Ahly du Caire. Battus 3-1 en terre égyptienne, les Espérantistes ont renversé (3-0) les Alhlaouis, et réussi une extraordinaire remontada, s'adjugeant ainsi un troisième trophée en Ligue des champions d'Afrique, après ceux de 1994 et 2011. Même s'il n'a pas marqué vendredi, lors de cette finale retour, Belaili a contribué grandement à ce sacre historique de l'EST. Suspendu pour dopage en 2015, le prodige oranais revient de loin. Il a pris une belle revanche sur le sort. Il a été critiqué pour avoir quitté Angers en janvier dernier, mais le temps lui a donné raison. Il est resté deux ans loin des terrains et il voulait renouer rapidement avec la compétition, retrouver vite ses sensations et revenir sur le devant de la scène, au lieu de chauffer le banc de touche au DFCO, ou de jouer avec les réservistes angevins. Victime de son entourage, mais aussi de son père qui voyait en lui une «machine à sous» et qui a été arrêté à l'aéroport d'Alger avec une grosse somme d'argent (240.000 euros), à son retour de Tunis, au lendemain du transfert de son fils à l'ES Tunis, Belaili a été suspendu quatre ans pour dopage par la FAF et la CAF, mais sa suspension par la Confédération africaine a été réduite à deux ans par le TAS (Tribunal arbitral du Sport) de Lausanne, qui avait estimé que la prise de cocaïne par le joueur n'était pas intentionnelle. «Belaïli avait admis avoir fumé la chicha lors d'une fête le 5 août 2015. Il avait également affirmé ne pas être conscient que de la cocaïne avait été mélangée au tabacet, et avoir immédiatement cessé de fumer dès qu'un ami le lui a révélé». Le 7 août 2015, le joueur a participé à un match à Alger avec son club, l'USMA. A l'issue du match, son nom a été tiré au sort en vue d'un contrôle anti-dopage. L'analyse de son urine a révélé la présence de cocaïne et de l'un de ses métabolites. Le 20 octobre 2015, le jury disciplinaire de la CAF a constaté une violation des règles antidopage et a prononcé la suspension du joueur pour quatre ans. La Formation arbitrale a ensuite examiné l'affaire au fond et est arrivée à la conclusion que la violation des règles antidopage par le joueur avait un caractère non intentionnel. La Formation arbitrale a estimé qu' «une sanction de deux ans était conforme tant aux règles applicables qu'au principe de proportionnalité, étant donné que le joueur qui, l'avant-veille d'un match, avait fumé une chicha sans se soucier de son contenu, n'avait pas établi avoir agi en l'absence de toute faute ou négligence significative», avait-on signifié dans le communiqué du TAS. Belaili, qui a fêté son premier sacre continental avec le drapeau algérien sur les épaules, s'est refait vite une santé et une virginité. Il espère à présent, revêtir le maillot de l'EN, lui qui ne peut jouer dans le championnat algérien avant le 20 septembre 2019. Sa suspension de quatre ans est maintenue par la FAF.