La Libye fait l'objet d'une énième conférence qui se déroule cette fois-ci à Palerme, en Italie. L'Italie organise une conférence internationale sur la Libye à Palerme, avec la participation de plusieurs pays, dont l'Algérie, la Turquie, la tunisie, la Russie, l'Allemagne, l'Egypte et le Maroc, mais aussi la France. La conférence est organisée après l'échec de initiative française d'organiser des élections en 2018. Première déconvenue toutefois, le maréchal Haftar, l'homme fort de Libye, a cependant annoncé qu'il n'y participerait pas. Le commandement général de l'armée nationale libyenne, l'autoproclamée ANL, a affirmé que le maréchal Khalifa Haftar s'était déjà rendu en Sicile pour «tenir des séries de rencontres avec les présidents des pays du voisinage pour discuter des derniers développements sur le plan national et international». La conférence sur la Libye qui se tient à Palerme va-t-elle permettre de réduire les divergences entre l'Italie et la France ? Depuis longtemps, Paris et Rome, ancienne puissance coloniale, s'écharpent au sujet de la reconstruction de ce pays dévasté après l'intervention occidentale de 2011. L'Italie estime que la tenue d'élections en Libye est prématurée. La France, quant à elle, multiplie les efforts diplomatiques pour soutenir un scrutin législatif et présidentiel en 2018, écrit Le Monde. Pour Rome, l'enjeu est majeur. D'abord parce que c'est la première rencontre de cette ampleur organisée en Italie depuis l'arrivée du gouvernement Conte. La conférence de Palerme sur la Libye a subi un nouveau coup dur avec le départ précipité mardi de la Turquie, outrée d'avoir été exclue d'une réunion dans la matinée. Le vice-président turc Fuat Oktay a préféré claquer la porte de cette conférence, après avoir été tenu à l'écart d'une réunion informelle des principaux acteurs de la crise libyenne, qui s'est tenue en marge de la conférence. Toute réunion qui exclut la Turquie ne peut être que contre-productive, a dit Oktay, dont le pays joue pourtant un rôle clé dans la crise libyenne. Cet accès de colère de la Turquie, qui s'est dite «profondément déçue», s'ajoute au mauvais départ de cette conférence qui s'est ouverte lundi soir, boycottée par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye. Ce dernier s'est bien rendu en Sicile, mais en précisant qu'il était hors de question qu'il participe à cette conférence. Il a toutefois accepté de rencontrer plusieurs acteurs nationaux et internationaux en Libye, lors d'une réunion hier. Placée sous la présidence du chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, elle a rassemblé, outre M. Haftar, le président égyptien Abdel Fattah al Sissi, le chef du gouvernement d'union nationale internationalement reconnu, Fayez al-Sarraj, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre russe Dimitri Medvedev, le président tunisien Beji Caïd Essebsi, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, l'émissaire des Nations unies pour la Libye Ghassan Salamé et le président du Conseil européen Donald Tusk. Le maréchal Haftar, qui a volé la vedette à tous les autres participants à ce rendez-vous, a quitté la Sicile sitôt terminée cette réunion sans attendre la session plénière de la conférence. Nombre de pays, dont le Qatar, l'Arabie saoudite et l'Espagne ont été invités à la conférence.