Adopté le 15 novembre en cours par les députés de l'APN, le porjte de la loi de finances 2019 sera présenté aujourd'hui, par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, devant les sénateurs. Si au niveau de la chambre basse du Parlement, le projet a été rejeté en masse par l'opposition, au niveau de la chambre haute, il passera sans bruit, étant donné que l'opposition est très peu représentée au sein du Sénat. A l'APN, le projet est passé, certes, comme une lettre à la poste, grâce à la majorité numérique assurée notamment par le FLN et le RND, mais cela n'a pas empêché les partis de l'opposition de profiter de la tribune offerte par l'Assemblée, pour dénoncer et rejeter le texte du gouvernement. Avant d'arriver à la plénière du Conseil de la nation, le projet a été examiné par la Commission des affaires économiques et financières de l'institution. Les membres de la Commission ont entendu, lundi dernier, un exposé sur le texte de loi, présenté par le ministre des Finances, Abderahmane Raouya, en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Mahdjoub Bedda. M. Raouya a exposé les données financières et économiques du pays, devant la poursuite des fluctuations des cours des hydrocarbures sur les marchés internationaux. Le ministre a, également, abordé les mesures initiées par le gouvernement pour dépasser cette situation, et poursuivre la mise en œuvre des programmes de développement décidés par le président de la République, affirmant que le texte de loi ne contenait pas d'impôts ou taxes qui impacteraient le pouvoir d'achat du citoyen. Il a rappelé que le PLF 2019 est à même de préserver le caractère social de l'Etat, assurant que le volume des transferts sociaux prévu par ce texte de loi est important, et sert les intérêts du citoyen, ajoute-t-on de même source. Le rapport préliminaire sur le PLF 2019 sera présenté ce matin, en plénière consacrée à l'examen et au débat autour du texte. Dépourvu de nouvelles taxes et impôts, le projet consacre la poursuite du contrôle de la dépense publique, dans le but de limiter l'impact des tensions sur le trésor public. Les dispositions législatives prévues dans le projet de loi ont pour objectifs l'amélioration des revenus de l'Etat, la coordination et la simplification des procédures, la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, outre l'encouragement et la promotion de l'investissement productif, et la bonification des taux d'intérêts bancaires au profit des citoyens. Le PLF 2019 prévoit une baisse de 10,9 % des dépenses d'équipement, et une hausse de 8,1 % des dépenses de fonctionnement, induisant un déficit du trésor de -10,4 % par rapport au produit intérieur brut (PIB), (contre -11 % en 2018). Le projet de loi prévoit une croissance de 2,9% pour l'exercice 2019, contre une croissance hors hydrocarbures de 3,2%. Les partis de l'opposition avaient critiqué un projet qui vise à acheter la paix sociale. «L'absence de nouveaux impôts et taxes présentée par le gouvernement et ses partis comme un butin de guerre n'est rien devant le gel des salaires, la dévaluation continue du dinar, le non-remplacement de plus de 47.000 postes de départs en retraite, la coupe de 440 milliards de dinars dans le budget d'équipements, ou le maintien du gel de projets structurants comme les CHU», a dénoncé le RCD, estimant que le projet est fortement influencé par la tenue de l'élection présidentielle de 2019. Le PT a soutenu que le projet du gouvernement «ne répond pas aux aspirations de la majorité des citoyens, et ignore la souffrance qu'ils endurent, d'autant qu'il ne prévoit pas de mesures pour l'amélioration de la situation financière et économique du pays». Le FFS a considéré que l'objectif recherché derrière le battage médiatique autour du maintien des transferts sociaux, et la non introduction de nouvelles taxes est purement électoraliste, et vise à acheter la paix sociale.