Le colloque international sur l'œuvre de Rachid Mimouni s'est ouvert après une dizaine d'années d'absence, hier, à la maison de la culture éponyme dans la ville de Boumerdès. Le colloque international sur l'œuvre de Rachid Mimouni s'est ouvert, hier à Boumerdès, avec la participation de plusieurs écrivains d'Algérie et de l'étranger notamment de France et de Tunisie. Hamid Tengour, qui vient de Tunisie, et qui affirme être de la génération de Rachid Mimouni, pense que l'auteur du Fleuve détourné mérite un grand intérêt en raison de ce qu'il a donné pour la littérature algérienne. Poussé à l'exil durant les années 1990, Rachid Mimouni a, de toute son âme, dénoncé la barbarie et l'intégrisme. Un écrivain hors pair Les Chroniques du Tanger sont la meilleure preuve de son penchant démocratique contre tout acte vandale visant l'oppression du peuple. M.Tengour pense que Rachid Mimouni appartient à la troisième génération des écrivains algériens après les premières et deuxièmes générations qui se sont formées, notamment, après les années 1945 et 1962. «Il est un écrivain hors pair, il écrivait le vécu du peuple tout en dénonçant la confiscation de l'indépendance et la barbarie des années 1990 qui l'ont poussé à quitter le pays», a-t-il déclaré avant d'ajouter : «on peut trouver tous les écrivains algériens dans les écrits de Rachid Mimouni, notamment Tahar Djaout dans son roman la Malédiction. Il évoque Nedjma dans la ceinture de l'ogresse ainsi que l'influence de certains comme Kateb Yacine». Le brillant élève à l'école sacrifie ses vacances scolaires pour aller travailler pour aider son père qui travaillait aux ponts chaussées d'Alger. Il travaillait dans la cueillette des feuilles de tabacs chez Lambart à Corso. Les conditions de vie pénibles l'ont rendu sensible aux souffrances du peuple durant la guerre de libération et ses aspirations à une indépendance totale. C'est ainsi qu'il se singularise par la publication du «Fleuve détourné» qui raconte l'histoire d'une famille entre deux temps, celle d'avant l'indépendance et celle d'après. Institution d'un prix Mimouni De son côté le professeur Abdelhamid Bourayou a mis en valeur l'importance de la vulgarisation de l'œuvre de Rachid Mimouni parmi les jeunes écoliers, collèges et lycéens notamment. Selon lui, ces écoliers ne s'intéressent guère à la littérature Algérienne et Mimouni est toujours méconnu. «J'ai appelé à l'institution d'un prix Rachid Mimouni pour l'enfance, car la littérature pour enfant a régressé en particulier», a-t-il ajouté. Le Pr Bourayou a traduit, faut-il le préciser, le roman «Le Fleuve détourné» à l'arabe et pense à traduire d'autres livres à l'avenir. Ses travaux méritent d'être traduits, notamment, en Tamazight. C'est ce qu'a d'ailleurs précisé le Pr Hamid Ibri qui a fait un bon travail de traduction pour le livre «Tombeza». «L'adaptation et la traduction doivent avoir l'effet de texte original», a-t-il plaidé avant d'entamer des travaux de traduction sur l'œuvre de Mimouni. Ce colloque s'achèvera, aujourd'hui, avec l'intervention de plusieurs autres professeurs à l'image de Benaouda Lebdai, enseignant chercheur à l'université Le Mans en France.