Le président Abdelaziz Bouteflika a mis garde hier contre l'éloignement du référent religieux de nos aïeux basé sur la modération et le juste milieu et se renouvelant par l'Ijtihad. Dans un message à l'occasion de l'ouverture à Oran de la Semaine nationale du Saint Coran, lu en son nom par le ministre des Affaires Religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, Bouteflika a tenu à mettre en garde «contre le fait que nous pourrions, aujourd'hui, être à l'origine du détournement de nos enfants de leurs aïeux Oulémas qui ont défini, pour cette patrie, les fondements d'un référent religieux orthodoxe, inspiré du Coran et de la Sunna et basé sur la modération et le juste milieu. Un référent religieux qui se renouvelle et s'adapte par l'Ijtihad», a-t-il expliqué. Le chef de l'Etat a notamment mis en garde contre les tendances confessionnelles dévoyées et leur impact dévastateur et nihiliste sur la jeunesse algérienne. «C'est là véritablement le risque de déstabiliser leur confiance en leurs acquis de compréhension et d'interprétation, et de les exposer au danger des courants de pensée intrus, des tendances confessionnelles dévoyées et des mouvances opportunistes instrumentalisant l'Islam pour diviser les sociétés, affaiblir les pays et y semer haine et rancœur», a-t-il fait savoir. Estimant «inadmissible aujourd'hui que les débats creux et le scepticisme systématique poussent nos enfants au déni de leur histoire, au reniement de leurs ancêtres et au dénigrement des constantes de leur identité», Bouteflika a souligné que «la fidélité à l'histoire et aux aïeux, tout en étant ouverts sur l'ère moderne et en réagissant de manière constructive avec la réalité, permettra à l'Algérie d'atteindre ses ambitions et de se hisser au rang des grandes nations». Il a, à cet effet, indiqué que «la force d'une nation se mesure à sa fidélité à son passé, à son patrimoine et à son histoire, et que sa faiblesse réside dans le reniement de son passé, l'abandon de son patrimoine, l'oubli de son histoire et le mépris de son enseignement». Pour lui, «l'identité de l'Algérie est sous-tendue par son passé amazigh ancestral, son histoire arabe séculaire et son patrimoine arabo-musulman authentique, et la fidélité à ces constantes, c'est la fidélité à la patrie même». L'impératif d'adopter, selon Bouteflika, «la vertu de fidélité en tant que gage de sincérité, d'amour de la patrie, sa défense et sa préservation». «La fidélité, en tant que valeur fondamentale s'ajoutant aux nobles principes représentant l'échelle des valeurs nationale constitue le solide rempart contre lequel s'échoueront toutes les manœuvres visant notre identité, notre modération et notre unité religieuse et nationale», a-t-il expliqué. Hommage aux imams Le Président Bouteflika a, par la suite, tenu à exprimer «la gratitude et la déférence de l'Algérie à tous les imams qui n'ont pas quitté leurs postes, abandonné leurs mosquées et cédé leurs tribunes aux voix de la discorde durant la tragédie nationale en payant un lourd tribut. «La fidélité à cette élite choisie passe par la poursuite de la lutte de l'Etat contre les discours de haine et les tentatives de division sectaire et confessionnelle et la réhabilitation du legs de nos ancêtres ouléma», a-t-il soutenu. Revenant à l'époque de la décennie noire, le président de la République a évoqué les fruits de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ayant mis fin au chaos en Algérie. Ces deux principes devenus fondamentaux sont «érigés par la Constitution en principe immuable et en base de travail dans notre appréhension des réalités et des événements», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «Cette charte, née d'une douloureuse crise, ne signifie nullement déchirer la page du passé et oublier la tragédie et ses causes et ne nous met pas totalement à l'abri d'une autre tragédie». Selon lui, «le danger continuera de nous guetter si nous ne demeurons pas fidèles à ces martyrs qui se sont sacrifiés pour préserver l'unité de l'Algérie et contrecarrer le discours de la discorde, de la haine et de la discrimination». En conclusion, le président de la République a appelé l'ensemble des organisations de la société à assumer leurs missions, à œuvrer à la conjugaison des efforts au service de l'intérêt général et à apporter aide et assistance aux établissements d'éducation spirituelle, orthodoxe et authentique, afin de propager la vertu dans la société et accompagner cette dernière dans le retour vers son passé de nobles valeurs, leur promotion et leur consécration dans le vécu quotidien. A cause d'une «grippe aiguë»: Bouteflika n'a pu recevoir le Prince Salmane Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n'a pu recevoir, comme prévu, le Prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane, en visite de travail en Algérie, à cause d'une «grippe aiguë», a indiqué, hier, la présidence de la République dans un communiqué. «Alité du fait d'une grippe aiguë, Son excellence Monsieur le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n'a pu recevoir comme prévu le Prince héritier d'Arabie saoudite, Son Excellence Mohamed Ben Salmane, en visite de travail en Algérie», précise la même source. «Devant cet empêchement, l'illustre invité a formulé ses meilleurs vœux de prompt rétablissement au chef de l'Etat», ajoute le communiqué.