Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a affirmé à Alger, que le retard de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), était lié à des choix économiques stratégiques de l'Etat algérien, et non pas à des raisons bureaucratiques, citant les mesures de soutien aux exportations nationales, et les droits de douanes pour la protection du produit national. «L'OMC examine le système économique de tout Etat, avant d'accepter son accession, et chaque Etat doit observer les règles de l'Organisation durant les négociations, ce qui nécessite beaucoup de temps, d'autant plus que la partie algérienne s'apprête à défendre ses intérêts durant ces négociations», a déclaré Djellab, en réponse aux membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN). Répondant aux questions des membres de la commission, le ministre a indiqué que «l'OMC exige, à titre d'exemple, la réduction des droits de douanes à des taux très bas, et la limitation du soutien aux exportations, alors que l'Algérie impose des droits de douanes pour protéger son produit national de la concurrence étrangère, et soutient les exportations pour permettre au produit national d'accéder aux marchés étrangers». Le premier responsable du secteur du Commerce a fait état, également, de la stratégie de son secteur, qui place le dossier des exportations en tête des priorités nationales, expliquant que «l'objectif est de parvenir au financement de toute ou partie des importations par les exportations nationales, et non en puisant des recettes du pétrole». Le ministre s'est dit satisfait des mesures prises, en termes de limitation des importations qui ont régressé, selon lui, de 58 milliards USD en 2015 à près 45 milliards USD en 2018. Actuellement, la priorité est focalisée sur la satisfaction des besoins nationaux, tant par la production locale que par l'exportation des produits vers l'étranger, a fait savoir Djellab, d'où l'organisation, récemment par son secteur, de manifestations économiques dans plusieurs pays africains et arabes, en vue de promouvoir le produit national au niveau des marchés étrangers.