La session parlementaire, qui s'ouvrira demain, ne devrait pas être chargée en activités. A huit mois de la présidentielle de 2019, les parlementaires risquent de chômer encore pour un bon moment. C'est la rentrée pour les parlementaires. Après des vacances de deux mois, les députés et les sénateurs reprendront le travail dès demain. Mais contrairement à la session 2017-2018, celle qui ouvrira demain est particulière. Elle intervient à moins de huit mois d'un rendez-vous électoral important : la présidentielle de 2019. Pour cette raison, cette session risque d'être à blanc. Les parlementaires chômeront pendant 10 mois. Et pour cause, l'activité législative baissera sensiblement. N'ayant pas l'habitude d'initier des projets de loi, les membres de l'APN et ceux du Conseil de la nation n'auront pas beaucoup de «boulot». L'Exécutif, auteur de la quasi-totalité des projets de loi, ne fournira pas suffisamment de textes législatifs à examiner par les parlementaires. Le gouvernement sera, lui aussi, occupé aux préparatifs de la présidentielle. Ainsi, les deux Chambres du Parlement devront se contenter de l'examen d'un seul texte majeur, en l'occurrence le projet de loi de finances 2019. Ce dernier devrait atterrir sur le bureau de l'APN avant la fin du mois de septembre en cours. Il devra être examiné et adopté avant la fin de décembre prochain. Ce projet suscitera certainement, comme les précédents, du mouvement à l'APN. Des débats houleux sont attendus et les députés, notamment ceux de l'opposition, demanderont des comptes au gouvernement sur sa gestion de la crise économique qui va en s'aggravant. Ouyahia attendu à l'APN Sur sujet, les membres de l'Assemblée populaire nationale exigeront le passage du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui devra, selon l'article 98 de la Constitution, présenter sa déclaration de politique générale. Une sorte de bilan d'une année de gestion. «Le gouvernement doit présenter annuellement, à l'Assemblée populaire nationale, une déclaration de politique générale. La déclaration de politique générale donne lieu à débat sur l'action du gouvernement. Ce débat peut s'achever par une résolution. Il peut également donner lieu au dépôt d'une motion de censure par l'Assemblée populaire nationale, conformément aux dispositions des articles 153, 154 et 155 ci-dessous», stipule l'article en question. Selon la même disposition, «le Premier ministre peut demander à l'Assemblée populaire nationale un vote de confiance». «Si la motion de confiance n'est pas votée, le Premier ministre présente la démission du gouvernement. Dans ce cas, le président de la République peut, avant l'acceptation de la démission, faire usage des dispositions de l'article 147 ci-dessous. Le gouvernement peut également présenter au Conseil de la nation une déclaration de politique générale», ajoute le même article. Le Premier ministre descendra-t-il à l'APN ? Respectera-t-il la disposition constitutionnelle ? Pour rappel, l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait évité cet exercice durant toutes les années qu'il a passées à la tête du gouvernement.