Mise entre parenthèses pour quelque temps, l'option du cinquième mandat pour le président de la République revient en force, ces derniers jours, avec, donc, le maintien de la prochaine élection présidentielle à ses délais constitutionnels. M. Kebci - Alger (Le Soir)- Visiblement, en haut lieu, l'option lourde serait la reconduction du président de la République pour un cinquième mandat de suite. Mise en veilleuse l'espace de quelques semaines, elle semble constituer un consensus parmi les parties composant le sérail, les autres options tentées par intermittence à coups de ballon-sonde via certains acteurs lui servant de vitrine politique, semblent être abandonnées. Une option du cinquième mandat qui a même fait des victimes avec le débarquement de Saïd Bouhadja de la tête de l'Assemblée populaire nationale (APN), soupçonné, dit-on, de faire fausse route à l'option, avant que, pour l'exact argument contraire, Djamal Ould-Abbès ne subisse le même sort en se faisant déguerpir sans sommation de la direction du FLN, lui le partisan devant l'Eternel du 5e mandat. Et les tout derniers messages émis successivement par le secrétaire général du RND et le coordinateur de l'instance dirigeante du FLN à l'issue du vote portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation, avant que leur collègue de la nouvelle alliance présidentielle, Amar Ghoul, ne leur emboîte le pas pour confirmer la tenue de la prochaine élection présidentielle en son temps avec l'appel renouvelé à Abdelaziz Bouteflika à se représenter pour un cinquième mandat, confirme l'option. Ne manque à l'appel que le quatrième membre de l'alliance, Amara Benyounès, qui a toujours soutenu se définir une fois en «possession de tous les éléments» liés à cette échéance présidentielle. Et quid de la conférence nationale «balancée» il y a tout juste un mois par le président du TAJ et que plus d'un observateur avait soupçonnée d'être inspirée de haut lieu dans l'optique de donner suite favorable à la doléance exprimée par le président du MSP, portant report de la prochaine élection présidentielle et donc, prolongement du mandat présidentiel, reprenant, ainsi, une revendication du président du FNA qui l'avait avancée il y a des mois ? Une initiative que Ghoul a vite fait de «ravaler», non sans avoir subi les foudres de Abderrezak Makri qui l'a accusé de «pervertir» sa propre initiative au profit du sérail. Désormais, Bouchareb, Ouyahia et Ghoul, en attendant que Benyounès ne les rejoigne en temps «opportun», reprennent la même symphonie : tous derrière Bouteflika pour une cinquième mandature, l'option de rallonge de l'actuel mandat présidentiel bute sur une contrainte constitutionnelle difficile à contourner sans tordre le cou, encore une fois, à la mère des lois dans le pays. Ce qui confère à cette option de 5e mandat, selon certaines voix, le caractère d'option «par défaut» et avec laquelle les partis de l'opposition devront désormais faire, eux qui attendent toujours que des «grains» viennent gripper cette machine. En tout premier lieu le président du Front el Moustaqbel, candidat à la candidature à la prochaine élection présidentielle. Bélaïd Abdelaziz, qui a choisi délibérément de se faire «discret», voire de «s'éclipser» depuis l'annonce de sa candidature, fin septembre dernier, à l'occasion du premier congrès ordinaire de son parti, devra certainement aborder cette nouvelle donne. Ce sera probablement, demain vendredi, à l'occasion d'une rencontre nationale des femmes militantes du parti dont le chargé de la communication avait, il y a quelques jours seulement, assuré «ne pas trop croire à la probabilité d'un report du prochain scrutin présidentiel». Une perspective effective pour quelque temps qui, selon Raouf Maameri, ne fait «qu'ajouter du flou qui caractérise la prochaine élection», insistant sur «l'impératif respect de la Constitution à laquelle tout le monde doit se soumettre et ne pas y attenter». Pour lui, la question de la participation du Front el-Moustaqbel à la prochaine élection présidentielle a été «tranchée lors du dernier congrès ordinaire du parti avec la désignation de son président comme candidat, que ce soit en présence du Président en exercice comme candidat ou en son absence». Aussi, Louisa Hanoune, qui a vu sa «voyance» sur des décisions importantes que le président de la République devait annoncer dans la foulée du Conseil des ministres, l'ultime de l'année qui vient de s'écouler et qu'il a présidé le 27 décembre dernier, contrariée, devra, elle aussi, s'exprimer. La secrétaire générale du PT ne manquera pas de commenter ce nouveau «revirement», elle qui présidera, samedi, une réunion des membres du comité central des wilayas du centre du pays, issus du septième congrès du parti tenu il y a quinze jours. Il en est de même pour le FFS qui réunira, à la mi-janvier courant, son conseil national avec, à l'ordre du jour, entre autres, l'évaluation de la situation politique du pays. M. K.