La flamme olympique est arrivée dimanche en Russie pour les JO de Sotchi en février 2014, sur fond de campagne d'Amnesty International dénonçant les violations des droits de l'homme et de controverse sur une loi "anti-gay". Symbole de l'idéal olympique, le flambeau allumé le 29 septembre à Olympie (Grèce) et remis à une délégation russe à Athènes samedi, a été acheminé à bord d'un Airbus A320 de la compagnie russe Aeroflot qui a atterri dimanche peu après 10H00 GMT à l'aéroport de Moscou-Vnoukovo. Après de longues minutes d'attente au pied de l'avion, une cérémonie d'accueil en grande pompe s'est déroulée en présence du vice-Premier ministre Dmitri Kozak sorti de l'appareil avec la flamme. "C'est une date historique, c'est la première fois que les jeux Olympiques d'hiver vont avoir lieu en Russie", a déclaré M. Kozak. La flamme doit ensuite être transportée au centre-ville pour la cérémonie d'allumage de la torche olympique présidée par Vladimir Poutine sur la place Rouge, où une immense tribune a été installée pour accueillir les invités sous un soleil radieux. La flamme doit parcourir quelque 65.000 km à travers les 83 régions de Russie, portée par plus de 14.000 personnes sur l'itinéraire le plus long de l'histoire olympique. Elle voyagera pendant 123 jours en voiture, en train, en avion mais aussi en traîneau tiré par des rennes. Symboliquement, la flamme fera même une étape à la Station spatiale internationale (ISS) du 7 au 11 novembre, avec une sortie dans l'espace le 9 novembre, à laquelle participeront les deux cosmonautes russes à bord de l'ISS. Début du relais lundi Le relais de la flamme débutera lundi dans les rues de Moscou où quelque 12.000 policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité du cortège olympique de 31 véhicules. Le long passage de la flamme olympique est parfois l'occasion de manifestations politiques ou sociales dirigées contre le pays organisateur. A cette occasion, l'ONG Amnesty International a annoncé le lancement lundi d'une campagne mondiale pour dénoncer les violations des droits de l'homme en Russie. "Des sympathisants d'Ottawa à Porto Rico en passant par Varsovie, Paris, Bruxelles et Moscou vont organiser des manifestations sur des places publiques et devant les ambassades de Russie pour attirer l'attention sur l'ampleur des violations des droits à la liberté d'expression, d'association et de rassemblement pacifique en Russie", a indiqué Amnesty dans un communiqué. "La flamme olympique peut apporter un éclairage sur les violations des droits de l'homme que les autorités préfèreraient cacher avec les célébrations", a-t-elle ajouté. L'ONG prévoyait d'organiser un rassemblement sur la place Pouchkine, au cœur de Moscou, mais elle a indiqué avoir essuyé un refus des autorités russes. Les jeux de Sotchi sont un événement auquel tient particulièrement le président Vladimir Poutine, l'homme fort du pays depuis 13 ans, qui a usé de toute son influence pour décrocher en 2007 l'organisation de cet événement planétaire dont il souhaite faire une vitrine pour la Russie. Des sommes colossales ont été dépensées dans des constructions tous azimuts à Sotchi, station balnéaire de l'époque soviétique entre la mer Noire et les montagnes du Caucase, auparavant quasi vierge d'installations sportives. Jeux les plus chers de l'histoire Les jeux de Sotchi sont ainsi devenus les plus chers de l'histoire (jeux d'été compris) avec un coût de quelque 36 milliards d'euros pour les infrastructures olympiques ainsi que routières et autres aménagements. La Russie a depuis été critiquée par nombre d'ONG lui reprochant d'avoir causé d'importants dégâts à l'environnement à travers toutes ces constructions, le traitement des travailleurs immigrés recrutés en masse sur les chantiers de Sotchi, ainsi que des soupçons de corruption. Des défenseurs des droits de l'homme et de la cause homosexuelles ont même appelé au boycott des JO de Sotchi pour protester contre une récente loi russe interdisant la "propagande" homosexuelle devant mineurs, passible de prison, un texte à la formulation vague qu'ils jugent discriminatoire.