C'est aujourd'hui que la date fixée par la loi pour le dépôt des dossiers de candidature pour l'élection du 9 avril arrive à échéance. Qu'en est-il à quelques heures seulement du délai fatidique pour les candidats, dont certains ont même envisagé de saisir les instances internationales prétextant des blocages «avant l'heure» qui les auraient empêchés de mener une campagne de collecte saine ?Un prétexte pour les uns, diront les observateurs de la scène nationale, afin de justifier leur manque d'ancrage au sein de la société, une réelle volonté de l'Administration centrale, répliqueront ces derniers, pour les écarter de la course. Si tout est clair et la campagne de collecte a été sans encombres pour le candidat Bouteflika, accrédité de pas moins de 3 000 000 de signatures de citoyens et 10 000 paraphes des élus, Moussa Touati, dont le parti dispose d'une assez conséquente base militante qui lui a assuré ses 96 000 signatures ou encore Louisa Hanoune, qui n'a annoncé sa candidature qu'après une longue valse-hésitation, précédée d'une collecte de 141 000 signatures, il n'en n'est pas de même pour les autres candidats. Ce n'est qu'après un «parcours du combattant», durant lequel nombre de prétendants à la magistrature suprême ont laissé des plumes, que quelques rescapés ont pu atteindre leur premier objectif. Collecter le nombre de signatures requises en attendant «l'examen du Conseil constitutionnel». C'est le cas notamment de Rachid Bouaziz qui affirme avoir collecté près de 80 000 signatures ou de Djahid Younsi du Mouvement El Islah qui s'est appuyé, quant à lui, sur les élus au nombre de 600 pour «valider» sa candidature. Quid des autres postulants ? Mohamed Saïd, l'ex-secrétaire général du mouvement Wafa, s'est dit «fin prêt». Abdallah Tamine jettera l'éponge, accusant du coup le ministère de l'Intérieur de «manœuvres». Il en parlera dans une conférence de presse prévue aujourd'hui au CIP. L'autre candidat de la coordination des indépendants, Loth Bonatero, croit en ses chances et attend les ultimes instants, tout comme le chef de file du MNE, le docteur Hadef, qui compte sur la journée d'aujourd'hui pour boucler son dossier et réussir de glaner 90 000 signatures. Quant à Fawzi Rebaine, déjà candidat en 2004, c'est un véritable silence radio qu'il observe. Sur les 18 candidats annoncés, il y a lieu de noter qu'une dizaine seulement s'est manifestée et animé deux semaines durant la période de collecte, alors que les autres «incognitos» au bataillon ont certainement dû se rétracter. Hormis Moussa Touati, qui a été le premier à déposer son dossier, tous les autres candidats, du moins ceux qui auront réussi à passer le cap des 75 000 signatures, se bousculeront aujourd'hui même au portillon du Conseil constitutionnel, qui connaîtra sans nul doute un mouvement inhabituel de va-et-vient incessants. Qui seront les «heureux élus» de l'examen constitutionnel ?