Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika aux travaux du 32e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, a présenté hier le rapport du chef de l'Etat en sa qualité de leader sur les questions de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique. Dans sa présentation devant les chefs d'Etat et de gouvernement africains, M. Ouyahia a relevé que «durant l'année 2018, le terrorisme a touché davantage de zones en Afrique, notamment au Sahel», mettant, dans le même temps, l'accent sur la maîtrise par les groupes terroristes «des réseaux sociaux et de la communication électronique au service de leurs campagnes de radicalisation des jeunes». Il a également souligné «la connexion entre le terrorisme et le crime organisé transnational qui se poursuit notamment avec les trafiquants de drogue», signalant que «ces connexions criminelles canalisent désormais le repli des terroristes défaits au Moyen-Orient vers l'Afrique, où ces individus représentent une menace supplémentaire». Abordant les efforts de l'Afrique pour faire face au fléau du terrorisme au niveau de ces Etats et de l'organisation continentale, le Premier ministre a relevé «les progrès accomplis tant au niveau opérationnel de lutte contre le terrorisme qu'au niveau juridique et institutionnel pour barrer la voie à ce fléau». Dans ce cadre, il a rappelé que «le Président Bouteflika a soumis, l'année dernière, au Sommet de l'Union africaine, un mémorandum articulé en sept axes pour consolider la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent». «Ce mémorandum adopté par votre Sommet pourrait servir de base à l'enrichissement du Plan d'action contre le terrorisme adopté en 2004», a ajouté M. Ouyahia. Concernant la mise à jour de ce plan panafricain d'action, M. Ouyahia a mis en avant un certain nombre de points, notamment l'importance de «l'adhésion des Etats membres aux instruments africains de lutte contre le terrorisme, ainsi que l'adaptation des législations nationales africaines aux nouvelles exigences de cette lutte». Dans le même sillage, il a évoqué «le renforcement des capacités des institutions judiciaires en charge de la lutte contre le terrorisme, et une plus grande coordination entre ces institutions, pour en améliorer l'efficacité, y compris par l'assèchement des sources de financement du terrorisme ainsi que l'amélioration des politiques dans les domaines socio-économiques, de la Gouvernance et de l'Etat de droit, pour faire reculer l'exclusion et la marginalisation qui font le lit de l'extrémisme». Le Premier ministre a ajouté que «ce travail d'actualisation pourrait être, à court terme, pris en charge par la Commission de l'UA puis examiné et validé successivement par les ministres puis les chefs d'Etat». Il a souligné, par ailleurs, que tel qu'articulé, «ce plan d'action pourrait ainsi fédérer et valoriser les importantes capacités de l'Afrique, qu'il s'agisse de l'échange de renseignements contre le terrorisme, du partage des expériences nationales dans la lutte contre ce fléau et contre l'extrémisme violent, ou qu'il s'agisse enfin, de l'insertion de cette question vitale de sécurité dans les politiques continentales de développement, y compris notre Agenda 2063». M. Ouyahia a, enfin, réitéré la disposition de l'Algérie «à partager son expérience et ses capacités dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent avec les Etats africains ainsi qu'avec l'Union africaine».