Des centaines de sympathisants des Frères musulmans ont manifesté mardi devant l'université du Caire pour demander la fin du "gouvernement militaire" en Egypte, deux jours après la mort de dizaines de manifestants islamistes dans de nouveaux affrontements avec la police et des civils armés. Les partisans du président déchu Mohamed Morsi avaient appelé les étudiants à protester contre l'armée qui l'a renversé début juillet après les violences de dimanche, dont le bilan s'élève, selon les médias officiels, à 57 morts et 391 blessés. "Nous sommes ici pour dénoncer le coup d'Etat", a déclaré Ines Madkour, une étudiante en beaux-arts de 19 ans qui participait à la manifestation à l'université du Caire, encerclée de fils barbelés et de blindés. "J'étais contre Morsi mais je ne suis pas pour que des gens en tuent d'autres et je suis contre le gouvernement militaire que nous avons désormais", a-t-elle ajouté. Environ 35 manifestants ont été arrêtés, selon des sources sécuritaires. Des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu dans d'autres universités, dont celle de Zagazig, dans le delta du Nil, où pro- et anti-Morsi se sont affrontés à coups de poings, de bâtons et de pierres, dit-on de même sources, parlant de huit blessés. Depuis le renversement de Morsi, l'armée et les autorités intérimaires qu'elle a mises en place ont lancé une répression tous azimuts contre les Frères musulmans, vainqueurs de toutes les élections organisées depuis la chute d'Hosni Moubarak. Mardi, le gouvernement a ordonné le retrait de l'ONG formée par la confrérie de la liste des organisations civiles, sans même attendre que la justice examine l'appel de son interdiction prononcée le mois dernier.